• Interview de Jennie Vee, 31 janvier 2015.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Jennie Vee, 31 janvier 2015

    Après être allés à la rencontre de Mi Nave en Argentine, nous continuons notre tour du monde post-punk et new wave. Aujourd'hui, direction New-York, avec Jennie Vee.

    Baptiste et Gérald : Jennie, peux-tu nous décrire ton parcours musical, jusqu'à la sortie de l'excellent EP « Die Alone » en septembre 2014 suivi du single Never Let You Down en janvier 2015 ?
    Jennie Vee : Je suis née dans une ville minière assez misérable du Nord de l'Ontario, et l'isolement a été un thème majeur dans ma vie et dans mon écriture. Que ce thème se soit imposé de lui-même, que ce soit l’environnement ou qu’il s’agisse d’une combinaison des deux, le fait est que je trouve encore aujourd’hui mon inspiration dans les paysages gris et le désir d'évasion. Je suis un guitariste et une bassiste autodidacte. J’ai appris à jouer quand j’étais adolescente, en écoutant mes disques préférés. Je dirais que les albums qui ont été, en quelque sorte, mes professeurs étaient « Ritual De Lo Habitual » de Jane’s Addication, « Doolittle » des Pixies, « Automatic » de Jesus and Mary Chain, et « Disintegration » de The Cure. Alors que j’étais encore une jeune adolescente, j’ai quitté l'école et je suis partie en Angleterre, c’est là que mon voyage musical a véritablement commencé. J’ai monté quelques formations, je réalisais alors seule les compositions ; mais mon dernier projet, en solo, est le plus personnel, le plus intime, forcément.

    B&G : Peux-tu nous parler de tes principales influences musicales : Post Punk , New Wave, Shoegaze , Dream Pop ? Quels sont les groupes et artistes qui t’ont le plus influencée ?
    JV : Comme je l’ai évoqué, la fin des années 80 et le début des années 90 ont été une sorte d’âge d’or pour moi en ce qui concerne mes albums préférés. Mon top 3 des albums de tous les temps est : Depeche Mode « Violator », « Disigintegration » de The Cure, et « Automatic » de Jesus and Mary Chain. J’ai été très, très tôt une fan de musique, j’écoutais The Smiths et Echo & The Bunnymen à 10 ans, l’âge de l’innocence. Même à 4 ans, certains de mes groupes préférés étaient ELO, The Clash et The Police. Plus tard j’ai découvert Creation Records et le label 4AD, et j’ai voulu créer quelque chose qui aurait pu sortir sur l’un ou l’autre de ces labels, c’était une obsession.

    B&G : Ce que nous avons aimé dans ton dernier EP « Die Alone », c’est le contraste entre ta voix claire et les parties de basse d'une part, et le sens profond et mélancolique des paroles d'autre part…
    JV : Votre analyse me semble tout à fait exacte. J’ai tendance à me dévoiler de façon assez généreuse, j’écris des paroles très personnelles, qui sont comme la clé d’un journal intime, bien que je n’en tienne pas réellement un. Je vois tout comme une source potentielle de paroles. Je possède des pages et des pages de notes et de pensées, que ce soit dans des cahiers, dans mon ordinateur portable, dans mon iPhone, ou sur des bouts de papier... En revanche, je ne suis pas très organisée lorsqu’il s’agit de rassembler et de classer toute ces notes – il est donc probable qu’il y ait de nombreux joyaux perdus ! Quand vient le moment de mettre en musique tous ces mots, je procède ainsi : je numérise toutes les pages que j’ai écrites afin d’identifier les passages qui ressortent. Quant à l’écriture de la musique, cela doit venir assez naturellement – il faut que je sois emportée par une ligne de guitare ou par une progression d’accords. Ça doit me saisir à la gorge et il faut que je me dise « là, on va quelque part », sinon l’essai est rapidement mis de côté.

    B&G : Quel genre de musique écoutes-tu aujourd'hui ? Quel est ton Top 3 des albums de 2014 ?
    JV : Je reviens toujours à la musique que j’adorais quand j’ai grandi : The Cure, Echo & The Bunnymen, Jesus and Mary Chain, New Order, Depeche Mode, Sisters of Mercy. J’aime bien aussi parfois revenir sur les groupes de musique gothique-industrielle, avec une bonne dose de Skinny Pupp , Einstürzende Neubauten et Thrill Kill Kult .
    Mon top 3 des albums de 2014 est :
       - The War on Drugs – « Lost in a Dream »
       - The Raveonettes – « Pe'ahi »
       - Lykke Li – « I Never Learn »
    Et en BONUS : « Meteorites » d’Echo & The Bunnymen !

    B&G : Parlons de l'avenir : envisages-tu de sortir un album en 2015, ou souhaites-tu rester sur le format EP ?
    JV : Je ne pense pas sortir mon album cette année. Je me suis débrouillée toute seule pour sortir mon EP et l’accueil a été extrêmement sympathique et positif, ce qui a une saveur particulière pour moi dans la mesure où j’ai écrit ces chansons récemment, dans une période sombre de ma vie. Mis à part l’EP, j’ai écrit et enregistré une chanson qui s’appelle Never Let You Down, j’étais très impatiente de la sortir ! Je l’ai en quelque sorte écrite comme une excuse et elle devait voir le jour pour de nombreuses raisons. C’est la beauté de l'auto-production musicale aujourd’hui – vous pouvez sortir quelque chose de très personnel ; l’écriture agit alors comme une sorte de catharsis ; et vous pouvez enregistrer et assurer la sortie dans une période plus ou moins courte qui dépend en fait de votre motivation.

    B&G : Prévois-tu une tournée aux Etats-Unis en 2015 ? Et si ton EP sort en Europe, une tournée en France est-elle possible ?
    JV : Oui ! Mon EP et l’album qui arrive feront l’objet de sorties plus consciencieuses cette année et la tournée est en préparation pour la fin du printemps. Sinon, je vais sortir mes enregistrements au Royaume-Uni, avec Gary Powell du label de The Libertines, 25 Hour Convenience Store ! J’aimerais aussi venir en France, je n’y ai été qu’une seule fois.

    Et maintenant, l'interview en V.O. !

    Baptiste & Gérald : Jennie, can you describe your musical background, until the excellent EP “Die Alone” released in September 2014 and then the single Never Let You Down in January 2015?
    Jennie Vee : I was born in a desolate mining town in Northern Ontario and isolation has been a major theme in my life and my songwriting.  Whether this was self-imposed, environmental or a combination of both- I still pull from the grey landscape and yearning for escape to this day.  I am a self taught guitarist and bassist.  I learned to play when I was a teenager by listening to my favourite records.  I would have to say the albums that were my teachers were "Ritual De Lo Habitual" by Jane's Addiction, "Doolittle" by the Pixies, "Automatic" by Jesus and Mary Chain and "Disintegration" by The Cure.  I quit school and moved to England as a young teenager and that's when my true musical journey started.  I've masterminded and been the sole songwriter in a couple of projects, but my new material as just me, Jennie Vee, is my most personal and intimate yet.

    Blog de ljspoplife : Little John's Pop Life, Interview de Jennie Vee, 31 janvier 2015

    B&G : Can you tell us about your main musical influences: Post Punk, New Wave, Shoegaze, Dream Pop? What are the bands and/or artists that influenced you most?
    JV : As I mentioned, the late 80s and early 90s were a pinnacle for me as far as favourite albums: my top 3 albums of all time are Depeche Mode's "Violator", The Cure's "Disigintegration" and Jesus and Mary Chain's "Automatic".  I was a very, very young music fan and listened to The Smiths and Echo + The Bunnymen at the tender age of 10.  Even at 4 years old some of my favourite bands were E.L.O, The Clash and The Police.  Later I discovered Creation Records and 4AD records and became obsessed with creating something that could be released on either label.

    B&G : About your last EP “Die Alone”: we liked the contrast between your clear voice and the guitar-bass parts on the one hand and the deep and melancholic meaning of the lyrics on the other hand, what do you think about this analysis ?
    JV : I think that is a very accurate analysis.  I tend to wear my heart of my sleeve and write very personal lyrics, almost like a diary entry.  I don't keep a diary myself...I see everything as a potential lyric.  I have pages and pages of words and thoughts- in random notebooks, my laptop, iPhone, scraps of paper...I'm not the most organized when it comes to keeping my writing in files- so there could be many lost gems!  When it comes time to putting words to music one approach I take is to scan all the pages I've written for lines that stick out.  As for how I write music, it just flows- I have to be captured by a guitar line or chord progression- it's got to grab me by the throat and say "we're going somewhere with this" or it's quickly abandoned.  

    B&G : What kind of music do you listen nowadays? Can you name a few bands you like in particular? What is your Albums Top 3 in 2014?
    JV : I always go back to the music I loved growing up: The Cure, Echo + The Bunnymen, Jesus and Mary Chain, New Order, Depeche Mode, Sisters of Mercy.  I even like to revisit my goth industrial days with a good dose of Skinny Puppy, Einstürzende Neubauten and Thrill Kill Kult.
    My top 3 albums from 2014 are:
       - The War on Drugs - "Lost in a Dream"
       - The Raveonettes - "Pe'ahi"
       - Lykke Li - "I Never Learn"
    And BONUS: "Meteorites" by Echo + The Bunnymen!

    B&G : Let’s talk about the future: do you plan to release an album in 2015, or do you want to stick to the EP format?
    JV : I do plan to release my album this year.  I put out the 5 song EP on my own and the response has been overwhelmingly kind and positive, which is very special to me as I wrote these songs in a very recent dark period of my life.  Aside from the EP, I wrote and recorded a song I just couldn't wait to put out called "Never Let You Down" which I wrote sort of as an apology and it needed to see the light of day for many reasons.  That's the beauty of self-releasing music these days- you can go through something extremely personal, write about it as a sort of catharsis, record and release it in a matter of days or weeks depending on how motivated (or hurt!) you are.  

    B&G : Do you plan to tour around the US in 2015? If your EP comes out in Europe, do you consider to tour there in France?
    JV : Yes!  My EP and subsequent album will get proper releases this year and tours are definitely in the works for late Spring.  I'm releasing my record with Gary Powell from The Libertines label 25 Hour Convenience Store in the UK!  I would love to come to France as well as I've only been there once.

    Photos: Katrin Albert.
    Clothing: Never the Bride by Courtney Love.


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  • Note de lecture de « MORRISSEY - Autobiography », par Steven Patrick Morrissey [Penguin Classic : 2013]

    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

     

    Morrissey - Autobiography

    Bien tard, vous direz-vous, pour publier notre recension de l’autobiographie de Morrissey, parue à l’automne 2013, dans la prestigieuse édition Penguin Classics, celle d’Oscar Wilde... Comme une évidence, bien que ce fût plutôt une exigence, voire un caprice, de la part du chanteur des Smiths. Ceci dit, le résultat est à la hauteur du défi artistique, tout en satisfaisant largement la curiosité des fans. Il s’agit bien d’un « livre littéraire », et non pas d’un fade récit chronologico-thématique de la vie du Moz par lui-même.

    La première partie du livre, allant de l’enfance à l’adolescence, est éblouissante de classe. On a le sentiment de lire les paroles d’une chanson des Smiths qui durerait des heures… On arriverait presque à entendre les mimiques vocales  de Morrissey et la musicalité de son style, tant les mots lui appartiennent, tant les thèmes lui sont attachés. Pour l’exemple, les premières phrases du livre : “My childhood is streets upon streets upon streets upon streets. Streets to define you and streets to confine you, with no sign of motorway, freeway or highway. Somewhere beyond hides the treat of the countryside, for hour-less days when rains and reins lift, permitting us to be amongst people who live surrounded by space and are irked by our faces”. Aucun doute, on a acheté le bon bouquin…

    Toutefois, il n’est ni souhaitable ni possible d’en faire un résumé, encore moins une synthèse. Car cette autobiographie est très déséquilibrée, non pas sur le plan littéraire, mais plutôt concernant la structure et les axes choisis. Plus de 100 pages consacrées aux déboires juridiques, aux guéguerres de droits entre les ex-membres après la séparation du groupe. Morrissey, ostensiblement aigri, se sentant particulièrement persécuté, notamment par le juge John Weeks, le nom le plus cité du livre… A l’inverse, à peine quelques lignes sur la composition de ses différents albums solos... Cette autobiographie est, d’une certaine façon, un exercice de style, et pas simplement le récit d’une vie. C’est ainsi qu’il faut aborder cette autobiographie ; il ne serait pas correct de tenter de la condenser ! En revanche, voici quelques extraits (bien) choisis.

    Manchester, avant et après la rencontre avec Johnny Marr. Une enfance calme et heureuse mais peu enthousiasmante, Manchester n’étant pas vraiment un havre de paix, où beauté et poésie auraient inspiré de jeunes personnes en proie au romantisme : “The ungovernable life is here in Manchester, all dark and unloving, with scaffolding and building work everywhere. Manchester architectural heritage is demolition” [page 199]. Morrissey navigue pourtant en plein spleen… jusqu’à la découverte des New York Dolls, qui provoque en lui, alors adolescent, un électrochoc. Il sent que la musique sera son chemin, le seul qui lui convienne, bien que les débuts s’avèrent difficiles, le succès et la reconnaissance n’étant pas franchement au rendez-vous : “At 21, penniless in a world of plausible excuses, I am alone with my goals” [page 145]. Heureusement, ce que Morrissey appellerait le destin – en totale immodestie mystique – vient briser cette torpeur qui aurait pu finir par le submerger totalement : Billy Duffy, guitariste de The Cult, lui souffle le nom de Johnny Marr pour relancer un groupe : “The suggestion is thoughtful, but I am not the type to tap on people’s window. Luckily, Johnny Marr was the type to tap on people’s window, and Billy had also turned Johnny to face my direction.” [page 141] En effet, Duffy avait, en parallèle, suggéré à Marr d’aller sortir Morrissey de son ennui. Quelques jours plus tard, ils font connaissance au domicile de Morrissey, qui prend la peine de préciser que Marr lui fait penser à Tom Bell dans le film "Payroll" [page 145]. Il faut dire que c’est assez bien vu.

    Les Smiths, anecdotes. Après la sortie du single Panic, Morrissey raconte l’entretien qu’il a eu avec Geoff Travis, fondateur du label Rough Trade Records, maison de disques qui a fait signer les Smiths en 1983 : “Geoff leans forward and removes his glasses.Do you know why Smiths singles don’t go any higher?’ I say nothing because the question is horribly rhetorical. ‘Because they’re not good enough.’ He puts his glasses back on and shrugs his shoulders. I glance around his office searching for an axe. Some murders are well worth their prison term” [page 207]. Sans commentaire, c’est suffisamment drôle comme ça.

    Encore plus fort, ce dialogue entre Morrissey et Jake Walters, celui qui a pris la photo qui figure en couverture de l’album “Years of Refusal”, et également celui qui a partagé la vie de Morrissey pendant deux années [1], de 1994 à 1996 : “ ‘I spoke to the doctor about human suffering’, I squint. / ‘I feel sorry for the doctor’, says Jake. / ‘I said I agreed that suffering wasn’t much of a price to pay if you live eventually sorts itself out, but he –‘ / ‘Oh shut up!’, says Jake. So I shut up [page 278].”

    Un autre dialogue, au sujet d’une commande d’Arnold Stiefel dans un restaurant de Beverly Hills : Morrissey ne supporte pas qu’Arnold ait choisi de manger des cuisses de grenouille. Voilà son argument pour l’en dissuader : “How would you like it if someone ordered YOUR legs for lunch ?” [page 280]

    Stephen Street. Petit clin d’oeil aux copains du groupe Aline, qui ont terminé il y a quelques semaines l’enregistrement de leur deuxième album, avec l’appui du producteur Stephan Street (The Smiths, Blur, Kaiser Chiefs…). Morrissey évoque les talents de ce dernier, notamment sur l’enregistrement du dernier album studio des Smiths, toujours pour Rough Trade : “Stephen Street is once again the link between our writing systems and technical language. Stern-faced, he detangles all parts. He is still very shy, but it is the Smiths that have made him grow, and he finds confidence with his scholastic session. These days and these days alone will begin his extensive career as a recording producer, and will procure for him a stylish reputation that, to his credit, he will always measure up to” [page 215]. Toujours à propos du dernier album, Morrissey révèle l’ambiance globalement positive lors des séances d’enregistrement, alors que le groupe devait se séparer quelques mois plus tard, en septembre 1987 : “Strangeways, Here We Come is the most joyful and relaxed Smiths studio session, with crates of beer wheeled in at the close of each day and no war in sight” [page 215].

    Morrissey hanté par la mort. Celle des autres tout d’abord, des membres de sa famille, de ses amis, de ses icônes. Hanté aussi par sa propre mort. Et c’est paradoxalement à la fin du livre, suite au décès assez récent de sa tante Rita – who “had been there every day of [his] life” [page 363] – qu’il finit par expliciter cette angoisse : “I am a clenched fist, and we are soon in the church, where our intensity must be contained because you must accept that for a while you are here, and the one day you are not, because it’s all part of living. Accept, accept, accept. Accept even the unacceptable” [page 365]. Même sa vie d’artiste ne l’aura pas rassuré, à en croire la légende d’une photo de lui-même, sur scène en plein concert, un genou à terre : “This microphone is my headstone” [page 454]. Considérant les récentes nouvelles concernant l’état de santé Morrissey, cette petite phrase est lourde de sens.

    [1] Morrissey écrit à propos de la rencontre avec Jake Walters : “For the first time in my life the ternal ‘I’ becomes ‘we’, as, finally, I can get on with someone” [page 274]


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    - H-Burns : Radar

    - Petite Noir : Shadows

    - Tricky : My Palestine Girl

    - Craig Armstrong & Brett Anderson : Crash

    - Baden Baden : J'ai plongé dans le bruit

    - Motorama : Heavy Wave

    - Viet Cong : Continental Shelf

    - La Féline : Les Fashionistes (au loin)

    - Garçon d'argent : Urban Machine

    - Marie Mathématique : Marie Mathématique

    - Dann Coltrane : Je n'ai aimé que toi

    - Kim : Pop In

    - Superfood : Mood Bomb


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  • Interview de Mi Nave, 12 janvier 2015.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Mi Nave, 12 janvier 2015

    Rostov-sur-le-Don en Russie. Marseille en France. Rosario en Argentine. Quel est le point commun entre ces villes ? L'indie pop et le post-punk ! Si vous aimez Aline et Motorama, dépêchez-vous d'écouter "Estela" du groupe Mi Nave, un des meilleurs albums de 2014. Partons maintenant à la découverte de Mi Nave, avec cette interview que nous avons traduite de l'espagnol en français.

    Baptiste & Gérald  : Pouvez-vous nous présenter le groupe Mi Nave ? Qui sont les membres du groupe ? Comment vous-êtes vous rencontrés ? Quelle est votre histoire ? Pourquoi le nom Mi Nave ?
    Mi Nave : Lorsque nous avons lancé le groupe Mi Nave, nous ne pensions pas du tout en arriver là où nous en sommes aujourd’hui, avec ces deux albums et cette résonance relative. Andrés et Feli sont frangins et ils ont commencé à jouer ensemble quand ils vivaient chez leurs parents ; ils composaient des chansons pour s’amuser, par plaisir – c’est d’ailleurs toujours le cas. En 2008, nous avons enregistré un EP en duo (« Mi Nave EP ») ; nous l’avons enregistré avec Paul Crisci, un ami qui a été en quelque sorte notre producteur et qui nous a aidé à poser les bases de nos morceaux, ainsi que dans la recherche de sonorités. En 2009, Andrés a rencontré Martin Salvador Greco, ils ont une passion commune pour la photographie, et il s’avère par ailleurs qu’ils ont sensiblement les mêmes goûts musicaux. Nous avons donc commencé à nous réunir à la maison ; Martin a commencé à enregistrer toutes les sessions de musique que nous faisions avec sa propre table de mixage (nous possédons toujours ces enregistrements). Après quelques tentatives pour recruter un batteur, nous avons eu l’opportunité de jouer enfin en live avec le groupe Atrás Hay Truenos (atrashaytruenos.bandcamp.com). Santo Martinez s’est alors collé à la batterie et Mauro Cuffaro au synthétiseur. Avec cette formation, nous avons enregistré, après une période d’essais, notre premier LP « Brillante », toujours avec l’appui de Martin, plus expérimenté, et qui disposait d’une table de mixage moins primitive.

    En 2012, après avoir sorti « Brillante », Ivan Brito nous a rejoint à la batterie, ainsi que Jo Maidagan, et avec cette nouvelle formation nous avons passé deux années à jouer très dur et à préparer les thèmes qui constitueraient l’ossature de notre deuxième disque « Estela » qui n’allait voir le jour qu’en 2014. Cet album a également été enregistré en studio par Martin Salvador Greco dans des conditions de plus en plus professionnelles.

    Enfin, concernant le nom de notre groupe, on pourrait dire qu’il faut prendre Mi Nave de façon assez littérale (My Spaceship). Nous sommes un équipage dans lequel chaque membre s’améliore avec le temps qui passe ; un équipage lancé à travers l'espace sans destination particulière ; un équipage au sein duquel les membres sont interchangeables, chacun apportant ses talents pour modifier l’itinéraire et les ambitions.

    B&G : Quelles sont vos influences ? Post-punk et new wave (l'introduction de basse sur Feriado Puente n’est pas sans rappeler le jeu de Peter Hook) ? Shoegaze ?
    MN : Nos influences sont très variées (dans les styles, les époques, les pays) et plusieurs de nos membres sont d’authentiques mélomanes. Nous partons d’exercices d’improvisation (« zapadas ») pour composer nos morceaux ; lorsque nous sommes en voyage, chacun laisse son propre univers infuser, il y a toujours des terrains communs, d’ailleurs nous avons, en termes d’influences, de nombreux groupes en commun. Cela nous arrive de nommer une session d’impro d’après le nom d’un groupe auquel elle nous fait penser. Ceci est une décision a posteriori, nous ne nous sommes jamais dit que nous allions composer une chanson dans le style Joy Division par exemple, bien qu’il s’agisse d’un groupe que nous apprécions évidemment, et bien que Peter Hook soit l'un des bassistes les plus influents du XXème siècle. Nous disons souvent que Mi Nave est un hommage à tout ce que nous aimons.

    La première fois que nous avons joué ensemble on nous a dit qu’on regardait tous par terre, dans le style shoegaze… Nous avons beaucoup de choses en commun.

    B&G : Votre album "Estela" est, à notre avis, l'un des meilleurs albums de l’année 2014. En particulier, les morceaux Remera de Dios et Andrés sont magiques. Que pensez-vous de la comparaison avec le groupe Motorama ou avec le groupe français Aline ? Quand on écoute les morceaux La rivière est profonde du groupe Aline et Remera de Dios, il y a un air de famille évident.
    Eh bien merci beaucoup pour ce compliment. Nous n’avions jamais écouté ces groupes avant mais je pense que nous avons beaucoup de choses en commun. Assurément nous avons les mêmes influences musicales. Et cela fait partie de ce qui peut se passer à tout moment dans l'histoire d’un groupe de musiciens, lorsqu’un style ou des familles surgissent, grâce à des similitudes que l’on sait saisir. Des musiciens qui, dans un sens, partagent un même code génétique et qui portent le même nom de famille. En Argentine il y a ce dicton : « On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis ». Et on se fait des amis car on a des choses en commun et car on partage une sensibilité commune.

    En revanche, on peut nous différencier en invoquant certaines influences liées à différentes musiques régionales du continent sud-américain comme la cumbia et la musique tropicale qui, depuis notre enfance, font partie de la bande originale des fêtes de famille et des fêtes d’école.

    B&G : Pouvez-vous nous parler du « paysage indie pop » en Argentine et en Amérique du Sud ?
    MN : L'Argentine se caractérise par une forte centralisation sur la ville de Buenos Aires ; il y a le sentiment, voire une tradition à certains égards, que tout passe par cette ville. Nous sommes de Rosario (à 300 km au nord de Buenos Aires), nous y vivons, nous y répétons, nous y travaillons, etc. Même s’il ne s’agit pas d’une petite ville (un million d’habitants), les auditeurs du type de musique que nous faisons figurent en petit nombre, cette situation est vécue par tous les groupes qui se situent en marge de la musique populaire, elle nous unit au-delà des questions de style. De plus il n'existe pas de sociétés ou d’entreprises qui nous représentent dans la mesure où nous sommes des indépendants. Pourtant, au cours des dernières années et à cause de cet état de fait, des labels indépendants ont commencé à émerger et à travailler avec ces groupes et la municipalité (EMR) s’est également mise à reconnaître l'existence de tous ces groupes. Nous avons pu sortir notre premier album grâce à un concours ; pour le deuxième album on a travaillé avec le label Polvo Bureau (polvobureau.bandcamp.com) qui regroupe beaucoup de bons groupes de la ville. Il y a également ces labels : soymutantenetlabel.bandcamp.com, discosdelsaladillo.bandcamp.com, repelentediscos.bandcamp.com, planetax.org.ar.

    Cette année, nous figurons aussi dans le catalogue du label hiddenoise.com, avec des relais à Quito en Equateur et à Barcelone en Espagne. Avec ce réseau, on pourrait affirmer que les distances sont de plus en plus courtes, grâce à internet, et cela tisse des liens plus forts entre les différentes villes sud-américaines qui se trouvent dans une situation similaire à la nôtre.

    B&G : En France, les groupes indie pop actuels assument de plus en plus la langue française. La musique reste clairement influencée par le monde anglo-saxon, mais avec des textes en français. Vous avez également choisi de chanter dans votre langue, l’espagnol. Pourquoi ?
    MN : Il appartient à chaque groupe de choisir la langue dans laquelle seront écrites leurs paroles ; nous pensons aussi que le chant en anglais est tentant car il ouvre les portes de différents pays et multiplie donc les chances d’y jouer et d’y travailler. En ce qui nous concerne, nous sommes un groupe quasi instrumental, la voix est un instrument, ce n’est pas la chose principale dans une chanson, ce n’en est qu’une partie. Nous pensons aussi que la mélodie est plus importante que les paroles ; la mélodie n'a pas de langue : si elle est jouée avec conviction, elle véhiculera ce que le chanteur veut dire.

    B&G : Votre album « Estela » a-t-il été distribué sur CD ou en vinyle hors d’Argentine ? Avez-vous des contacts en Europe et en France ?
    MN : Pour « Estela » nous avons fait une édition spéciale sur cassette qui est déjà épuisée. Le CD sera publié en 2015 par le label indépendant Polvo Boreau, et il sera aussi disponible sur le catalogue du label hiddenoise.com distribué à Quito et à Barcelone.

    B&G : Quels sont vos projets pour 2015 ? Un nouvel album ? Des concerts hors d'Argentine ? Peut-être en France ?!
    MN : Nous enregistrons un nouvel album qui sortira en 2015 ; nous espérons jouer beaucoup à travers notre pays, et oui, il y a une bonne chance que nous passions en Europe et en France.

    Facebook : https://www.facebook.com/minavee
    Bandcamp : http://minave.bandcamp.com/
    Twitter : @holaminave

    Et pour ceux qui ne parlent pas français, voici l'interview en VO (donc en espagnol).

    Para aquellos que no hablan francès, aqui es la version original de la entrevista en español.

    Baptiste & Gérald : ¿Podéis presentaros? ¿Quiénes son los miembros del grupo Mi Nave? ¿Cómo se conocieron? ¿Cuál es la historia de la banda? ¿Por qué el nombre Mi Nave?
    Mi Nave : Cuando comenzamos con Mi Nave nunca pensamos estar donde estamos ahora, con dos discos editados y esta cierta repercusión, Andrés y Feli son hermanos y juntos empezaron a tocar cuando vivían con sus padres, haciendo canciones como un juego que se compartía por pura diversión, aun lo sigue siendo. En el 2008 armamos un EP (Mi Nave EP) como duo, lo grabamos con Pablo Crisci un amigo que nos sirvió de productor y nos ayudo a armar las bases y buscar los sonidos. En el 2009 Andrés conoció a Martin Salvador Greco que juntos comparten una afinidad por la fotografía, y resultó que tenían muchos gustos musicales similares, así que empezamos a juntarnos en su casa, Martin empezó a grabar todas las sesiones musicales que hacíamos con una primitiva placa de audio que tenia (aun tenemos esas grabaciones). Después de un par de intentos de conseguir bateristas surgió la posibilidad de tocar en vivo con la banda Atrás hay truenos (atrashaytruenos.bandcamp.com) entonces Santo Martínez se sumo a la batería y trajo consigo a Mauro Cuffaro en sintetizadores , con esa formación grabamos luego de un tiempo de ensayos nuestro primer LP Brillante, grabado por un ya más experimentado Martin que contaba con una placa no tan primitiva.

    En el 2012 luego de editado Brillante Ivan Brito se sumó a la batería y trajo consigo a Jo Maidagan, con esta formación estuvimos durante dos años tocando intensamente y preparando los temas que conformarían el segundo disco Estela que se editaría recién en el 2014, este disco también fue grabado por Martin Salvador Greco en un estudio cada vez más profesional. Podríamos decir que el nombre Mi Nave es bastante literal (My Spaceship), somos una tripulación con unos equipos que se perfeccionan a medida que pasa el tiempo, lanzada al espacio sin un destino especifico, en la cual los integrantes se van intercambiando y cada uno aporta sus virtudes modificando su ruta y ambiciones.

    B&G : ¿Cuáles son vuestras influencias? Post-punk y new wave (la introducción de bajo sobre Feriado Puente recuerda el juego de Peter Hook)? ¿Shoegaze?
    MN : Nuestras influencias son muy variadas (estilos, épocas, países) y varios de nuestros integrantes son unos melómanos, nuestra manera de componer es a base de zapadas, entonces cuando estamos en ese viaje, cada uno deja que su propia influencia fluya, siempre hay lugares comunes, y así mismo tenemos muchas bandas en común, a veces nombramos a las zapadas según el nombre de la banda que nos evoca, pero es un hecho posterior, nunca decimos vamos a tocar un tema al estilo Joy división, es una banda que nos gusta a todos, y es uno de los bajistas más influyentes del siglo 20. Siempre decimos que Mi Nave es un tributo a todo lo que nos gusta.

    La primera vez que tocamos nos dijeron que todos mirábamos el piso, así que si eso es shoegaze tenemos mucho en común

    B&G : Su álbum “Estela” es, en nuestro opinión, uno de los mejores discos del año 2014. En particular Remera de Dios y Andrés. ¿Qué opináis de la comparación con el grupo Motorama o con el grupo francés Aline? Cuando se escucha las canciones La rivière est profonde del grupo Aline y Remera de Dios, realmente se siente que estan de la misma familia.
    Bueno muchas gracias por el reconocimiento, si bien nunca habíamos escuchado estas bandas antes si creo que tenemos mucho en común, seguro tenemos las mismas influencias musicales y es parte de lo que pasa en cualquier momento de la historia donde por similitud a veces se tiende a aglutinar conjuntos musicales y eso quizás genera un estilo o familias, estas comparten la misma genética y llevan el mismo apellido pero en nuestro país hay un dicho que dice “ la familia no se elige” pero los amigos si y uno se los hace por tener cosas en común y gustar de lo mismo.

    Creo que los que nos puede llegar a diferenciar a nosotros son algunas influencias de música regional de nuestro continente como la cumbia y la música tropical, que desde nuestra infancia es parte de la banda de sonido de fiestas familiares y escolares.

    B&G : ¿Podéis decir algo sobre el “indie pop paisaje” en Argentina? Y en América del Sur? ¿Se puede hablar de “comunidad indie pop” en Argentina y América del Sur? ¿Tenéis algunos contactos entre bandas indie pop argentinas y sudamericanas?
    MN : Argentina se caracteriza por una fuerte centralización en Buenos Aires, existe la sensación, o también la tradición nos hizo creer, de que todo pasa por esa ciudad. Nosotros somos de Rosario (300kms al norte de Buenos Aires) ciudad donde vivimos, ensayamos, trabajamos, etc.  Si bien no es una ciudad chica, tiene 1 millon de habitantes, si es chico el número de consumidores del tipo de música que nosotros hacemos,  esta condición agrupa a todas las bandas que quedan fuera de la música popular, eso nos une, más allá del estilo, además no hay empresas o companías que nos representen así que todas somos independientes. Aun así en los últimos años debido a esto empezaron a surgir Sellos independientes que empezaron a trabajar con estas bandas y la municipalidad (EMR) comenzó también a reconocer la existencia de todas estas bandas y a través de un concurso pudimos editar nuestro primer disco, para el segundo disco comenzamos a trabajar con el sello Polvo Bureau (polvobureau.bandcamp.com) que nuclea muchas de las buenas bandas de la ciudad, como este sello también existen: soymutantenetlabel.bandcamp.com, discosdelsaladillo.bandcamp.com, repelentediscos.bandcamp.com, planetax.org.ar.

    Este año también somos parte del catalogo del sello hiddenoise.com con base en Quito Ecuador y Barcelona España, con esta unión podríamos decir que internet hace cada vez más cortas las distancias y une con más fuerza a las distintas ciudades de Latinoamérica que pasan por lo mismo que nuestra ciudad.

    B&G : En Francia, los corrientes grupos de indie pop asumen nuestro idioma: hacen música influenciada claramente por el mundo anglosajón, pero con textos en francés (por ejemplo Aline, Mustang, Lescop, La Femme, Marc Desse, The Pirouettes, Cléa Vincent, Superets, La Féline, ...). También habéis elegido cantar en su idioma materno, es decir en español? Por qué? ¿Es una tendencia general para los grupos sudamericanos?
    MN : No sabemos que lleva a cada banda a elegir el idioma para hacer sus letras, creemos que cantar en inglés es muy tentador por que abre las puertas a distintos países y así las posibilidades de tocar y trabajar en ellos. En nuestro caso casi somos una banda instrumental, la voz es un instrumento, no es lo principal en una canción, es una parte más, además creemos que la melodía es más importante que la letra, la melodía no tiene idioma si está interpretado con convicción va a transmitir lo que el cantante quiera decir.

    B&G : Su álbum “Estela” se distribuyó en CD o vinilo fuera de Argentina? ¿Tenéis contactos en Europa y Francia?
    MN : Para Estela hicimos una edición especial en Cassettes que ya se agotó, el CD estará editado para este 2015 por el sello independiente Polvo Boreau, y estará dentro del catalogo también del sello hiddenoise.com que se distribuye por Quito y Barcelona.

    B&G : ¿Cuáles son vuestros proyectos para 2015? Un nuevo álbum? Conciertos fuera de Argentina? Tal vez en Francia?!
    MN : Estamos grabando un nuevo disco y estará para el 2015, esperamos tocar mucho por nuestro país, y si existe la posibilidad visitar Europa y Francia.


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  • Best of 2014 France

    2014 a été une année riche pour la pop indé française, la confirmation de la très bonne santé de la French Pop depuis quelques années, dans le sillage de Lescop, Aline, La Femme, Pendentif ou Granville.

    Les albums :
    Trois groupes emblématiques de cette scène française ont sorti de magnifiques albums, qui jouent sans complexe dans la cour des britanniques et des américains : Mustang, The Lanskies et Coming Soon.

    Tout d’abord Mustang, avec son troisième album « Ecran Total ». Attention chef d’œuvre ! A leurs influences rockabilly et 50's, Jean Felzine, Johan Gentile et Rémi Faure ont ajouté une touche pop qui donne à leurs morceaux des airs d’évidence. Par exemple, Coup de Foudre à l’Envers qui rivalise avec Supergrass ou T. REX, ou encore le très Smithien Sans des Filles Comme Toi. Et cet album très dense, incroyable collection de chansons imparables (Le Sens des Affaires, Je Vis des Hauts, Ce N’est Pas Toi, …), est  à savourer en live. En effet, les concerts de Mustang sont un condensé d’énergie alliée à une qualité d’arrangement et de jeu assez rares.

    Dans un autre style, entre britpop et new wave, les Lanskies ont livré très bon deuxième album, « Hot Wave », gorgé de morceaux énergiques et de mélodies entraînantes (Romeo, 48 Hours, Fashion Week), intégrant même quelques influences hip hop dans le chant (Move It). On soulignera aussi le très beau If You Join Us et sa dance désenchantée. Au final, un album qui montre sans complexe à Bloc Party la voie qu’ils auraient dû suivre.

    Le groupe Coming Soon a lui confirmé les espoirs entrevus en 2013 avec l’EP « Disappear Here » et leur mue de l’anti-folk vers un mélange coloré, lumineux et jubilatoire de pop, rock, R&B, électro. Avec leur album « Tiger Meets Lion » et les impeccables Vermilion Sands, Tiger Meets Lion, The Night Stephanie Died, LWL, ils tracent leur voie quelque part entre Arcade Fire et Gorillaz.

    Un autre fait marquant, c’est le tiercé gagnant post-punk Marc Desse – Jessica93 – La Féline. L’album « Nuit Noire » de Marc Desse est ainsi une des grandes révélations de l’année : de son post-punk très rock, dans la lignée des Stranglers, se dégage une poésie sombre et lumineuse, à l’émotion à fleur de peau. Dans « Rise », Jessica93 incorpore des influences metal et grunge au Cure de « Pornography », pour obtenir une cold wave lourde et complètement obsédante. La Féline, dans son premier album « Adieu l’Enfance », explore une new wave épurée, subtile, faussement naïve, toujours profonde.

    Parmi les autres bonnes surprises de l’année, on mentionnera aussi le très 50’s et 60’s « 10 Hits Wonder » de Gapsard Royant, la soul classieuse de Cherry Boop & the Soundmakers avec « The Way I Am », « The Bloom of Division » de Marble Arch et son shoegaze brumeux, le mélange de pop psyché, de glam et de world music de Moodoïd dans « Le Monde Möo », ainsi que l’album de reprises de Swann.

    Les EP et singles :
    Au rayon EP et singles, la grande prêtresse se nomme Cléa Vincent. Elle a en effet survolé le paysage pop avec « Non Mais Oui 1/2 » et  « Non Mais Oui 2/2 ». Les tubesques Retiens Mon Désir et Château Perdu ont magnifiquement démarré puis clos notre année musicale.

    Les Pirouettes, avec leur synthpop 80’s qui rappelle Luna Parker, ont aussi brillamment passé l’étape EP avec « L’Importance des Autres » et les excellents morceaux Oublie moi et Dernier Métro.

    Nous avons aussi été séduits par l’EP « Grey Skies » de S.R. Krebs, qui, après le très bon « She Like » en 2013, continue d’explorer une cold wave délicate, qui mêle subtilement pop, électro et folk.

    Folk et country françaises ne sont pas en reste grâce à Alma Forrer et Baptiste W. Hamon. Nous avons été conquis par leurs EP respectifs, « Alma Forrer » avec le sublime Bobby, et « Quitter l’Enfance », dans lequel les deux artistes ont enregistré un duo magique, Peut-être que nous serions heureux, aussi intense qu’une Murder Ballad de Nick Cave.

    Enfin, n’oublions pas des coups de coeur qui sont aussi parmi nos attentes pour l’année 2015. Juniore est le nouveau projet musical d’Anna Jean, démarré en 2013 avec les titres Christine et Dans le noir. Avec la bénédiction du label francophile Entreprise et le soutien de Samy Osta, ce groupe confirme toutes ses qualités dans le 45 tours « La fin du monde » et parvient à imprimer son propre style sans délaisser ses influences 60's, un peu comme si Françoise Hardy faisait irruption dans l'ambiance musicale d'un bon vieux western. Sans Sébastien et son hit disco pop Sous Ma Jupe nous ont fait danser pendant toute l’année, et nous espérons que ce n’est pas encore fini ! On retiendra aussi le très bon premier 45 tours de Baston, et en particulier la face B Falkland, superbe croisement d'indie pop 80's et de garage 60's.


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