• Concert de The Specials, Le Bataclan, dimanche 30 novembre 2014.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    On arrive pile à 19h au Bataclan. Il y a beaucoup de monde dehors, les Harringtons et les Docs sont de sortie. On entre et on constate que la salle est déjà bien remplie. Les fans des Specials se sont déplacés en masse pour le seul concert en France de ce groupe mythique. Et ils ne seront pas déçus par leur prestation.

    Live report : The Specials (Bataclan, 30 novembre 2014)

    Quelques mots sur le line-up du groupe : toujours brouillé avec ses anciens collègues, le génial Jerry Dammers est absent. Deux autres absences à signaler. D’abord celle de Roddy Radiation, le guitariste solo ne fait pas partie de la tournée. Il est remplacé par l’excellent Steve Cradock, ancien guitariste d’Ocean Colour Scene et de Paul Weller, qui apporte une élégante touche pop aux morceaux. Et aussi celle de Neville Staples, en raison de problèmes de santé. La section rythmique est elle bien là : Horace Panter à la basse et John Bradbury à la batterie  sont en pleine forme. Lynval Golding se comporte en leader du groupe : il assure les parties de guitare rythmique, joue avec le public, reprend les parties vocales de Neville Staples et partage donc le chant avec le clown blanc Terry Hall. Quant aux claviers, ils sont assurés par le barbu Nik Torp. Le groupe est par ailleurs accompagné par une section de cuivres et une autre de cordes.

    Le concert démarre avec Ghost Town, sublimement crépusculaire, et toujours autant d’actualité : ce soir on dansera et on chantera sur les ruines du néo-libéralisme. Durant cette première moitié de concert, le groupe joue les titres de la période « More Specials ». Rat Race et Stereotype nous rappellent l’énorme influence des Specials sur la pop britannique, en particulier sur un groupe tel que Blur. La section de cordes apporte un vrai plus à ce ska mélancolique, qui intègre sonorités new wave et influences muzak.

    Une fois le public chauffé à blanc, le groupe lâche les bombes à fragmentation de l’époque « Specials ». Cette fois, le ska se teinte de punk, de rockabilly et de northern soul, et devient furieusement dansant. Sur Monkey Man, Do The Dog, Nite Klub ou Concrete Jungle, ça skanke viril entre rude boys dans les premiers rangs de la fosse. Le groupe enchaîne les classiques sans aucun temps mort, dont une très belle version de A Message To You Rudy.

    Le groupe revient pour un rappel intense qui, comme le dit Lynval Golding, nous replonge dans l’atmosphère de 1979 : l’instrumental Guns of Navarone, Enjoy Yourself et You’re Wondering Now. C’est la fin et, plus tard dans le métro, on se surprend à chantonner encore : “You're wondering now, what to do, now you know this is the end”.

    Un seul petit regret : nous n’avons pas pu voir Jah On Slide, le groupe qui devait assurer la première partie, mais qui a été déprogrammé pour d’obscures raisons de captation du concert des Specials par Arte. Du coup, si vous voulez voir ou revoir ce fabuleux concert : http://concert.arte.tv/fr/specials-au-bataclan

    Setlist :
    Ghost Town << Friday Night, Saturday Morning << Do Nothing << International Jet Set >> Stereotype << Man at C&A << Rat Race << Hey Little Rich Girl << Blank Expression << It's Up to You << Why ? << Doesn't Make It Alright >> Nite Klub >> (Dawning of a) New Era << Do the Dog << Gangsters << Monkey Man << Concrete Jungle << A Message to You, Rudy << Little Bitch << Too Much Too Young << Rappel : Guns of Navarone << Enjoy Yourself << You're Wondering Now


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  • “Threelease Party” Cléa Vincent (+ The Rodeo + O) : Le Point éphémère, Mercredi 29 octobre 2014, 21h.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Double coup d’envoi la semaine dernière dans la plus fameuse salle de concert du Quai de Valmy pour Cléa Vincent : la sortie de l’EP « Non Mais Oui 2/2 », suite mathématique de « Non Mais Oui 1/2 », et le début de sa tournée en France mais également à l’étranger (quelques dates prévues en Belgique, en Islande, en Suisse).

    Live report : release party de Cléa Vincent (Non Mais Oui 2/2)

    Considérant l’attention particulièrement heureuse des médias et des sites de distribution pour Cléa, cette release party ne comptait pas pour du beurre. A en juger par le public nombreux venu voir le clou du paysage French Pop, on réalise l’immensité du chemin parcouru depuis notre première rencontre en avril dernier. Et ce succès est tout sauf volé. Plusieurs raisons à cela : une œuvre certes encore jeune (deux EP), mais d’une grande cohérence, ce qui ne signifie pas que les deux volumes se ressemblent… Comprendront ceux qui auront écouté ! D’une nature jovialement décalée, Cléa est aussi tout simplement une artiste attachante, mais elle a su donner à ses morceaux une dimension et une densité supplémentaires, notamment en y associant des musiciens talentueux et tout aussi enthousiastes. Le tubesque Château Perdu et une version retravaillée du sautillant Retour de l’Homme en furent les preuves les plus évidentes lors de ce concert. Enfin, retenons, avec l’intervention de l’excellent Baptiste W. Hamon, casquette « Chablis » vissée sur une tête chaque mois plus pleine de cheveux, la reprise de Seul sous la lune de Daniel Darc, extrait de la face B du dernier EP de Cléa Vincent. Dans un tout autre genre, la reprise de Ace of Base All That She Wants, est un pur régal ! Cléa, Baptiste, et tous les autres : bravo. Point barre !

    Un petit mot sur The Rodeo (désolé O, nous sommes arrivés à la bourre ...), qui faisait son retour sur scène après plusieurs mois d’absence. Retour gagnant, assurément : la voix de Dorothée ne cessera jamais de faire remuer son public, notamment sur Cold Heart, et l’orchestration est toujours très au point et « bien fichue ». Un EP est paru au début du mois d’octobre, intitulé « Tale Of Woe » : ne pas manquer Please Don’t Knock At My Door ou Holding You Tight, pop songs par excellence, allant au bout de la logique folk symphonique, intégrant la candeur de paroles à la portée universelle.

    Live report : release party de Cléa Vincent (Non Mais Oui 2/2)


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  • Concert de Morrissey au Grand Rex (Paris), le 27 octobre 2014.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : concert de Morrissey au Grand Rex (27 octobre 2014)

    Après les révélations sur son état de santé (traitement d’un cancer) et les annulations de certains concerts, une question trottait dans nos têtes : comment va Morrissey ? La réponse est arrivée très vite : Morrissey est en grande forme, parfaitement accompagné de son gang de cogneurs, le fidèle Boz Boorer en tête.

    Le concert démarre avec un The Queen is Dead nerveux et sec, alors qu’une une photo de la reine d’Angleterre faisant des doigts d’honneur est projetée sur le grand écran. Le nouvel album « World Peace Is None of Your Business » est joué presque en intégralité. On retiendra en particulier la superbe interprétation d’Asleep et de I’m Not a Man, le morceau Speedway issu du classique « Vauxhall and I » qui fête cette année ses vingt ans, ainsi que le rappel en forme de feu de d’artifice, composé de Suedehead et Everyday is like Sunday. Pendant ce rappel, les musiciens reviendront d’ailleurs vêtus d’un T-Shirt « Fuck Harvest ». Le message en direction du label qui a viré Morrissey juste après la sortie de son nouvel album est parfaitement clair !

    Morrissey nous a aussi gratifiés de quelques moments dont lui seul a le secret, alternant humour et colère. Humour d’abord quand il raconte que la plus grande réussite de sa vie est d’être né le même jour que Charles Aznavour. Colère ensuite : The Bullfighter Dies aux paroles clairement anti-tauromachie n’est que le prélude à une version effrayante de Meat is Murder, illustrée par des images insoutenables d’animaux égorgés dans des abattoirs ou maltraités en batterie d’élevage.

    Mais un concert de Morrissey est bien plus qu’un concert : c’est peut-être la dernière possibilité de rassemblement de la communauté indie pop autour d’une icône. Le Moz vient ainsi toucher les mains des quadras en transe au premier rang, il passe sa main sur son front pour éponger sa sueur puis leur transmettre son fluide divin. La soirée se termine sur une incroyable scène d’eucharistie : le Moz torse nu donne sa chemise aux fans, qui se battent pour récupérer des fragments de relique, avant que la sécurité ne découpe la chemise et ne distribue des petits morceaux de tissu sacré aux disciples.

    Hasard du calendrier, la semaine de pèlerinage Smiths continue : Johnny Marr sera en concert le lundi 3 novembre au Trabendo.

    Setlist: The Queen Is Dead << Speedway << Kiss Me a Lot << I'm Throwing My Arms Around Paris << World Peace Is None of Your Business << Neal Cassady Drops Dead << Istanbul << One of Our Own << Trouble Loves Me << The Bullfighter Dies << Eart Is the Loneliest Planet << Yes, I Am Blind << Kick the Bride Down the Aisle << Meat Is Murder << Staircase at the University << I'm Not a Man << Asleep << Rappel : Suedehead << Everyday Is Like Sunday


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  • Concert de Visconti, Le Pop In (105, rue Amelot, 75011 Paris), Mardi 30 septembre, 21h00.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : concert de Visconti au Pop In, 30 septembre 2014

    C’est encore au Pop In que nous avons pu faire l’heureuse découverte de Visconti, tout jeune groupe au potentiel énorme et à la marge de progression évidente. On ne prend pas beaucoup de risques sur cette entreprise de divination, puisqu’Etienne Daho a fait ce simple constat il y a déjà plusieurs mois. Le pape de la pop les parraine activement : il les a propulsés en première partie pour une date la semaine dernière et il annoncé qu'il contribuera, d'une manière ou d'une autre, à la production de leur premier album.

    « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »... C’est un peu ce qui vient à l’esprit après un concert de Visconti. Tant la prestation relève à la fois du culot, de l’innocente aisance et de la maîtrise précocement professionnelle, on se demande en effet si tout cela est bien sérieux, c’est-à-dire possible.

    Pourtant, du chemin a été parcouru depuis que Gérald les avait aperçus en première partie de Jérémy Kapone le 20 juin dernier au Paris Paris. Même leur oncle-gardien Pascal, beau-frère de Quentin, Monsieur « Record Station », le reconnaît : ils ont bien bossé, bien conscients de leur jeunesse et des ajustements à opérer pour pouvoir enfoncer le clou, notamment sur l’écriture, parfois un peu « juste ». Cela dit, il ne faut que quelques instants pour remarquer leur singularité sur la scène pop française, à ce niveau-là entendons-nous : pop en français, grandement influencée par The Charlatans. On retiendra, entre autres morceaux exécutés mardi, « Cauchemar », mêlant clavier spiritueux (Jérémy), guitare sirupeuse (Sacha), batterie garante seule de la section rythmique (Florentin), chant (Lucas) et chœur brumeux, pour former un ensemble cohérent. Une sorte d’hymne des réveils difficiles, entre délire et somnolence. Dans un autre genre, citons « 20 ans » et ses accents kinksiens, ainsi que « Rien Ne Changera Rien » et « Dandy », toutes les deux entêtantes et truffées de décharges électriques et d’autant de détonations rock. Pas étonnant, comme nous le confiait Quentin, que le public de Daho ait rapidement adopté Visconti le 25 septembre dernier, dans le cadre du DISKÖNOIR Tour à Vélizy.

    Pour les curieux, ils seront seuls à jouer au Truskel le 28 octobre prochain. Il s’agit là d’un groupe à surveiller comme le lait sur le feu, qui ne peut que monter en gamme au fil des mois, car doté d’un patrimoine stylistique et technique indéniable.

    Setlist : 20 ans > Mes Nuits > Pas Vu Pas Pris > Une Heure Pas Comme Les Autres > Déjà Demain > Rien Ne Changera Rien > De Ville En Ville > Dandy > Cauchemar > Rappel : Au Cœur De Mes Nuits


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  • Live report : concert de Coming Soon à Paris (Café de la Danse), le mardi 16 septembre 2014
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : Coming Soon, Café de la Danse, 16 septembre 2014

    Coming Soon est devenu un groupe français majeur, un groupe qui vous fait danser et chanter à tue-tête en fusionnant de manière flamboyante folk, rock, pop, électro, R&B et expérimentations sonores, quelque part entre Arcade Fire et Blur.

    Leur concert du mardi 16 septembre au Café de la Danse, en première partie de Woods – peut-être devrait-on dire que Woods était en deuxième partie de Coming Soon… –, nous a confirmé tout le bien que nous pensons de ce groupe : une section rythmique implacable qui insuffle une énergie incroyable, des guitares inventives, tour à tour funk, psychédéliques ou britpop, une voix chaude et grave de crooner des temps modernes, des chœurs pop parfaits, le tout porté des synthés délicieusement 80’s.

    Résumons cette furieuse soirée disco pop : 10 morceaux enchaînés sans aucun temps mort – mention spéciale pour les dix premières minutes du set, très intenses, et qui ont saisi le public –, par un groupe qui prend ostensiblement beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Le ton est donné dès le début du concert avec les tubesques Tiger Meets Lion, pendant lequel Howard Hugues est venu chanter dans le public, passant en revue une partie des gradins, et The Night Stephanie Died. Le morceau Game, issu de l’EP « Disappear Here », fait penser aux Specials et à Gorillaz, avec sa ligne vocale de clown blanc à la Terry Hall, sa rythmique syncopée et maligne, et ses arrangements flirtant avec le hip hop.

    L’auto-tune et les synthés de LWL sont transposés sur scène avec succès et le final est un feu d'artifices, avec le formidable single Vermilion Sands. On retiendra aussi la reprise de Leonard Cohen Almost Like The Blues qui rappelle les racines musicales américaines du groupe.

    Bref, un concert qui fait du bien, joyeux, lumineux, dense et jubilatoire, à l'image de leur dernier album « Tiger Meets Lion ».

    PS : Et toutes nos félicitations au jeune marié de la bande, le bassiste Billy Jet Pilot !

    Setlist : Santa Monica << Tiger Meets Lion << The Night Stephanie Died << Terrella << Game << Almost Like The Blues (reprise de Leonard Cohen) << Silent World (morceau d'Alexander Van Pelt, un des guitaristes de Coming Soon) << LWL << Step Into The Light << Vermilion Sands


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