• Live Report de la soirée Saint-Valentin à la Gaîté Lyrique (14 février 2014).
    Par Baptiste Petitjean.

    Concentration exceptionnelle de jeunes gens talentueux sur la scène de la magnifique Gaîté lyrique.

    Juliette Armanet et Cléa Vincent ont donné l’impulsion. La première, par sa présence, seule au piano, et par ses textes déjantés, comme par exemple sur le morceau Du Coq A L’Ane, ou comment placer « cot cot cot » dans une chanson sans tout gâcher ! La seconde – récemment aperçue dans la cave musicale du Pop In rue Amelot –, par son sens très prometteur de la pop, sa sensibilité rythmique infaillible et son inédite voix jazzy-solaire, a naturellement emporté le public ; on retient les morceaux Retour De l’Homme et Retiens Mon Désir, issu de son premier EP « Non Mais Oui » qui vient de sortir.

    Ensuite les Mustang ont littéralement déroulé leur virtuosité, eux qui affichent déjà une belle panoplie de publications, et qui font preuve d’une maîtrise saisissante pour un groupe si jeune. Huit morceaux enchainés tambour battant, alternant ou mélangeant sautillements et sensualité, le tout dans un magma évidemment rockabilly mais aussi pop-rock au son clair, sans oublier une french touch bien dosée. Et avec une aisance déconcertante : Jean Felzine, Rémi Faure, Johan Gentile sont faciles. Aucune fausse note à pointer au cours de ce récital rétro pop tonitruant. Leur troisième album, « Ecran total », sera l’immanquable du printemps 2014. Nota bene : on retient l’originalité des textes, presque les héritiers de ceux de Boris Vian.

    Live Report : la Saint Valentin à la Gaîté Lyrique avec Mustang, The Pirouettes et Kylie Minogue

    Et The Pirouettes, que l’on connait déjà bien (cf. l'article "Espoirs 2014" et leur interview sur Little John's Pop Life), pour finir. Leur deuxième EP « L’Importance des autres » fraichement paru, Léo et sa valentine ont su capter l’attention d’un public pas forcément attentif, et pourtant, que leur musique fait du bien ! Eux-mêmes se trouvent « moyens » en live, mais ce n’est qu’une question de confiance à engranger : rassurez-vous les Pirouettes, vos mélodies accrochent, votre look séduit et votre attitude attendrit. Un duo attachant, avec lequel on a envie de partager des bons moments de musique. Une date à bloquer : le 07 mars pour leur release party, « on va faire la fête », ont déjà averti Léo et Victoria.

    Live Report : la Saint Valentin à la Gaîté Lyrique avec Mustang, The Pirouettes et Kylie Minogue

    La soirée aurait pu se terminer ainsi, mais c’était sans compter la love surprise : un concert express de Kylie Minogue, en toute simplicité ! Bon, a priori, je ne suis pas la cible. Mais il faut saluer la bête de scène, la star internationale qui, après 30 ans de carrière, a présenté un show de 15 minutes au cordeau, dans le cadre de la promotion de son nouvel album « Kiss Me Once » qui sortira en mars prochain. Une personnalité qui sait aussi sortir du cadre, lorsqu’elle smacke un fan hystérique du premier rang, ou lorsqu’elle reprend a capella son tube I Should Be So Lucky.

    Set list de The Pirouettes : L’Eté Indien > Danser Dans Les Boîtes De Nuit > Oublie-Moi > Un Mec En Or > Hortensia Summer > Le Dernier Métro.

    Set list, de Mustang : Coup De Foudre A L’Envers > Le Sens Des Affaires > Sans Des Filles Comme Toi > Mes Oignons (Ne Font Pleurer Que Moi) > Les Oiseaux Blessés > Ecran Total > Le Pantalon > Je Vis Des Hauts


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  • Live Report : concert d'Aline à Plaisir (La Clé Des Champs) le 07 février 2014
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    20h30. On se gare devant la Clé Des Champs. Une bonne nouvelle : pas de souci pour trouver une place sur le parking. Et donc une mauvaise nouvelle : il n'y a pas grand monde …

    En attendant le début du concert, on boit quelques bières et on discute avec Romain Leiris et Jérémy Monteiro. Six démos ont été enregistrées pendant le mois de janvier ; chacun des membres du groupe va maintenant chercher des idées, pour avoir suffisamment de matière avant de retourner en studio préparer le deuxième album. Nous  reparlons aussi avec Romain Guerret de la compilation d'inédits (faces B, versions alternatives, reprises, …) que nous avions évoquée ensemble fin décembre après leur passage à la Flèche d'Or.

    21h45. Les Aline montent sur scène. Nous sommes une trentaine dans la salle et ça nous rend un peu tristes ; mais ce n'est que passager. D'entrée, Maudit Garçon donne le ton : nerveux, sec, punk. Ce concert sera intense et magique (le meilleur concert d'Aline auquel nous avons assisté).

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    Pour Voleur, Romain Guerret descend dans le public. A partir de ce moment, on ne sait plus qui est sur scène et qui est le public : le groupe Aline, c'est trente personnes, qui jouent ensemble, comme dans une fête de famille. La maman de Vincent Pedretti, arrivée de Martinique, assiste d'ailleurs pour la première fois à un concert d'Aline et de son fils, qui est très très ému. On s'amuse aussi des petits défauts des uns et des autres (les retards de Vincent Pedretti par exemple).

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    Merci à la nouvelle Epiphone de Romain Guerret, dont une corde a cassé dès les premières notes du morceau : grâce à elle, on a droit à une superbe version de Je bois et puis je danse, avec une intro improvisée pendant plus de 5 minutes, petit intermède Northern Soul façon Style Council ou Orange Juice, au milieu de la furia punk et avant le début d'un très rare phénomène paranormal ou peut-être vaudou (il faut impérativement que R.I.P. fasse une enquête). Le groupe est successivement possédé par les Buzzcocks, les Jam de In the City, les Who de My Generation et les Cure de A Forest. La salle est en transe collective. Le groupe joue pied au plancher : forcément, la consommation de carburant augmente et le public doit les approvisionner en bières fraîches.

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    Ce soir, les Eclaireurs sont sur scène, telle une cinquième colonne indie pop. Et les Copains sont dans la salle : on boit et on danse, on chante, on rigole. Bref, comme le dit Romain Guerret, « on est  primaires ».

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    Le concert se termine. Nous sommes KO debout mais heureux. Romain Guerret nous donne rendez-vous au bar. La soirée se poursuit en buvant des bières et en discutant de musique jusqu'à un peu plus d'une heure du matin (en fait jusqu'à la fermeture du bar …).

    Live report : concert d'Aline à Plaisir, 07 février 2014

    Romain Guerret, Romain Leiris, Jérémy Monteiro, Vincent Pedretti, Arnaud Pilard : merci à vous ! C'est pour vivre de tels moments qu'on écoute de la musique et qu'on assiste à des concerts. A bientôt.

    Set list : Maudit Garçon > Deux Hirondelles > Obscène > Tout ce que je veux (reprise des Désaxés) > Voleur > La lune sera bleue > Elle et moi > Je bois et je puis je danse > Mon dieu mes amis > Elle m'oubliera > Regarde le ciel > Teen Whistle > Les éclaireurs > Rappel : Les copains


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  • 2ème édition du « Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann », organisée par le Pop In
    Le 29 janvier à 21h, au Pop In (rue Amelot, dans le 11ème)
    Par Baptiste PETITJEAN

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    Alma Forrer est déjà en piste depuis quelques minutes lorsque j’arrive, en retard (désolé pour Spaceman, que je n’ai pas eu la chance d’écouter), dans la grotte musicale du Pop In. On ne peut que louer la voix et la musicalité de cette jeune artiste qui s’inscrit sans prétention dans la lignée des chanteuses de ballades irlandaises traditionnelles, imposant une sorte de pastorale pop. Sur les trois premières chansons, Alma se suffit à elle-même, habitée qu’elle est par les mélodies qui forment le socle de son répertoire spleenétique : le regard dans le vague et le visage irradié de la lumière froide des projecteurs. Pour son dernier morceau, elle a choisi de reprendre Where Have All The Flowers Gone, en hommage à Pete Seeger, décédé il y a quelques jours. Accompagnée d’un certain Ryan O’Donnell, elle en propose une très jolie version, devant un public touché. Une voix à suivre de près, et qui pourrait délivrer tout son potentiel dans un groupe complet.

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    « Dix minutes de pause », puis Nina Savary et Michel, dit « Cheval fou » (pourquoi pas !), débutent leur set. On a affaire à une artiste totale – elle est aussi comédienne – dont le regard hypnotique et la voix sobre et vibrante provoquent des sentiments antagonistes : inquiétude et tranquillité, mélancolie et relative espérance. On peut citer Johnny Guitar et une reprise affinée de Rickie Lee Jones Altar Boy, deux morceaux qui illustrent bien l’univers de Nina Savary, au carrefour de nombreuses influences : des sonorités jazz, blues, des accents sud-américains, le tango notamment, et au final un contour pop. Son premier album « Tales of Fire » est sorti, on le conseille.

    Changement de registre avec Baptiste W. Hamon. Bon, a priori c’est pas mon truc. Mais on doit reconnaître qu’il sait marier ses influences américaines – musique country, et Dylan bien entendu – aux grands noms de la chanson française, que ce soit sur Peut-être que nous serions heureux, en duo avec Alma Forrer et qui rappelle les Murder Ballads de Nick Cave, Aimer, ou une reprise de Billy Joe Shaver, Live Forever, encore une fois en duo avec Alma, et accompagné de Ryan O’Donnell. Un style volontairement daté, mais pas désagréable.

    22h35. D’entrée de jeu Swann et deux de ses musiciens gratifient les cinquante personnes qui se serrent dans la cave du bar d’une magnifique interprétation de Show Me Your Love. Précision capitale : Chloé Lenique, alias Swann, joue sans guitare, handicapée par une tendinite. Son guitariste, tout en humour so british, indique qu’il souffre également d’une tendinite mais que cela ne l’empêche pas de bien jouer… ! Puis se succèdent cinq chansons, dont trois extraites de son premier album « Neverending », une chanson du dernier EP « Angels », Angel Of The Seas, et un morceau inédit du deuxième album en cours d’élaboration, Something Special. La jeune songwriter de vingt-quatre ans maîtrise son sujet, dévoilant une culture musicale résolument anglo-saxonne, allant de Blondie à Cat Power, en passant par le Velvet et Bowie. Et puis Swann, c’est aussi un look sage, flanqué d’une attitude parfois contemplative, et des morceaux durs, rageurs, comme God Is Dead – no comment ! Un excellent concert en somme, dans un style qu’on pourrait qualifier de contre pop-folk sous tension.

    On attend déjà avec impatience la troisième édition de ce monde merveilleux de Swann qui, en plus d’être un espoir confirmé de la pop hexagonale, se révèle être un authentique découvreur de jeunes talents.

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    Swann, Setlist : Show Me Your Love > Angel Of The Seas > Love Song #1 > God Is Dead > Something Special > Rappel : Trying Hard To Find Myself
    Twitter : @SwannMusic
    Site : swannmusic.com


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  • Live report : concert du groupe ALINE à Paris (La Flèche d’Or), mercredi 12 décembre.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Alors que son album "Regarde le ciel" sorti en janvier dernier, vient d’être élu album de l’année par le magazine Magic RPM, les fans et les curieux qui se sont rendus mercredi soir à la Flèche d’Or ont pu passer un moment convivial avec le groupe et acheter des bonnets « Aline » faits main pour affronter l’hiver.

    Live report : concert du groupe Alineà Paris (La Flèche d’Or), mercredi 12 décembre

    Photo par Marie Labat


    Sur scène – et ce malgré des problèmes d’acoustique et d’électricité dans la salle –, Aline prend une autre dimension, avec des influences punk et post-punk très marquées (Buzzcocks, Stranglers, Blondie, …). Entendez par là une musique nerveuse, sans temps mort, avec une section rythmique infaillible sur laquelle viennent se poser ces lignes de guitare pures et cristallines, véritable marque de fabrique du groupe. Ceci dit, à classer parmi les insolites, on peut noter le passage éclair de Grunt – chant guttural en français – de Romain Guerret sur le refrain du morceau Obscène !

    Live report : concert du groupe Alineà Paris (La Flèche d’Or), mercredi 12 décembre

    Photo par Marie Labat


    Au milieu des (déjà) classiques issus de "Regarde le Ciel", Aline a joué deux inédits (La lune sera bleue et Mon Dieu, mes amis) qui donnent une idée de la couleur de leur prochain album et de l’évolution du groupe. On a alors du mal à comprendre pourquoi le public est resté si timide face à un groupe si généreux et disposant de tubes très dansants, au premier rang desquels figure Je bois et puis je danse.

    On retiendra que le chanteur et le guitariste des Désaxés ont rejoint Aline pour une reprise de Tout ce que je veux qui en dit long sur ce que doit être la musique : plaisir, partage, amitié, rencontres. C’est d’ailleurs le sens des derniers mots de Romain Guerret adressés au public de la Flèche d’Or, après une sublime version des Copains, magnifiquement illustrée par un montage vidéo : « C’est pour ça qu’on fait de la musique, y’a pas d’autres choses à faire dans la vie ».

    Live report : concert du groupe Alineà Paris (La Flèche d’Or), mercredi 12 décembre

    Photo par Marie Labat


    Setlist (concert d'Aline à la Flèche d’Or) : Maudit garçon > Deux hirondelles > Obscène > Tout ce que je veux (reprise des Désaxés, avec les Désaxés) > Voleur > La Lune sera bleue (inédit) > Elle et moi > Elle m’oubliera > Regarde le ciel > Teen Whistle > Les Eclaireurs > Rappel 1 Je bois et puis je danse > Rappel 2 Mon Dieu mes amis (inédit) > Les Copains


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  • Concert de Suede, Festival les inRocKs 2013, La Cigale, Lundi 11 novembre, 21h30.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Brett Anderson le dit lui-même : « c’est toujours un moment spécial pour Suede de jouer à Paris. » La France fut le premier pays européen, en 1993, à accueillir leur glam pop cinglante – après le Royaume-Uni évidemment –, sans oublier un concert de reformation jouissif à l’Elysée Montmartre, quelques mois avant le grand incendie de mars 2011. Lundi soir, quelques mètres plus loin, dans la superbe salle de la Cigale et dans le cadre du Festival les inRocKs 2013, Suede revenait sur scène, rien que pour le meilleur.

    Live Report : concert de Suede à La Cigale (11 novembre 2013)

    Photo par Lisa Liautaud

    17 morceaux en une heure vingt. Suede confirme son retour et le statut de machine de scène qui a fait son succès dans les années 90, grâce à un répertoire vaste, riche de mélodies haut de gamme et d’hymnes pop un peu timbrées qui n’ont pas pris une ride. Avec Still Life en ouverture de set, on se dit que tous les ingrédients sont réunis pour que la magie opère : un lyrisme acide souligné à la fois par des riffs brillants et un chant immatériel qui vous prennent aux tripes. Et puis c’est l’alchimie : un concert tonitruant, rythmé des plus gros tubes du groupe – de Trash à Metal Mickey en passant par So Young, Filmstar et Beautiful Ones pour finir. Le public revit les plus belles années du groupe, celles du tryptique « Suede » (1993), « Dog Man Star » (1994) – respectivement 78ème et 31ème meilleurs albums de tous les temps selon le récent classement du NME – et « Coming Up » (1996). Le nouvel album « Bloodsports », à la croisée des trois albums cités, ne décevra pas les fans et en attirera de nouveaux.

    Suede redevient le meilleur groupe Britpop, après deux albums en demi-teinte. Symboles de ce retour aux sources, les morceaux It Starts and Ends with You, Sabotage ou Barriers. Les thèmes du désenchantement, de la souffrance, de l’interminable et mortifère combat pour – contre ? – l’amour sont mis en avant, comme au bon vieux temps, si on peut dire ! Tout comme le déhanché légendaire et la théâtralité arrogante du dandy Brett Anderson, qui s’amuse avec ses admirateurs, va même parmi eux pour le morceau The Drowners. La chemise trempée de sueur, le sautillant leader de Suede joue toujours aussi dangereusement avec le fil de son micro, qu’il fait tourner au-dessus de la foule, tel un lasso. Un petit mot sur l’enfant prodige Richard qui a étalé une maitrise impressionnante, presqu’indécente pour les guitaristes amateurs qui essaient péniblement de jouer les morceaux de Suede ! Il nous ferait presque oublier Bernard Butler, premier guitariste du groupe, qui quitta le groupe en 1994.

    Live Report : concert de Suede à La Cigale (11 novembre 2013)

    Photo par Lisa Liautaud

    Pour deux chansons, Suede retire les piles, Brett enlève les ressorts et c’est à genoux qu’il hypnotise la salle avec Heroin et The 2 of Us. Entre les deux morceaux, pour plus d’intimité, il demande à ce que l’on « tire les volets » pour être intégralement plongé dans le noir… Et puis, les spots se rallument, la demi-boule à facettes posée à côté de la batterie peut de nouveau faire scintiller la fosse et les balcons. Suede le 11 novembre à la Cigale : de la haute couture !

    Suede, Setlist Paris 2013 : Still Life > Barriers > It Starts and Ends with You > Trash > Animal Nitrate > We Are The Pigs > Sabotage > The Drowners > Filmstar > Heroin > The 2 of Us > For the Strangers > So Young > Metal Mickey > Beautiful Ones > Rappel 1 : She’s in Fashion (version acoustique) > Rappel 2 New Generation


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