• Interview de Digitale Sanguine (6 mars 2015)

     Interview de Digitale Sanguine (Mehdi Naili, accompagné de son guitariste Gauthier Favier) – 6 mars 2015 – Le Pop In (105, rue Amelot – 75011 Paris).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Digitale Sanguine (6 mars 2015)

    Baptiste & Gérald : Salut Mehdi, nous sommes très contents de t'interviewer, et encore plus contents que tu ouvres notre soirée du 10 avril. Raconte-nous un peu ton parcours musical, pour commencer.
    Mehdi Naili : Je suis autodidacte. A l'origine, je viens du rap. Du rap, je suis passé à  l'électro. J'ai fait pas mal de house, quand j'ai commencé à sortir en club... Et puis j'ai commencé à travailler avec des labels, en tant que compositeur et remixeur. J'ai bossé pour des majors, pas mal de labels et d'artistes différents. J'ai touché à pas mal de styles musicaux.

    B&G : Mais quel est le pont entre tous ces styles ?
    MN : J'ai toujours aimé le mélange de tous ces genres ; en ce qui concerne l'électro, la house et le hip-hop, cela reste de la musique électronique. La démarche reste la même : des beats  bien lourds des vinyles, des samples, des boucles, des choses qui tapent bien. A côté de cela, j'ai toujours aimé la période des années 80, la période post-punk.

    B&G : Dans ce contexte, comment as-tu créé Digitale Sanguine ?
    MN : Musicalement, je n'étais pas vraiment au top à ce moment-là. Je dirai même que j’étais dans une période sombre de ma vie. J'avais envie d'arrêter la musique. Mais, au fond, cela faisait longtemps que j'avais envie de chanter en français, mais je n'avais pas les burnes pour le faire... Ce n'est pas facile de se lancer dans l'écriture en français. En anglais c’était plus facile de se cacher derrière la langue (rires). C'est plus facile de travailler le son des mots en anglais. Alors qu'en français, tu n'as pas le droit à l'erreur. Un jour, je me suis lancé en me disant que si je n'essayais pas je ne saurais jamais... Il ne faut pas mourir con … Et depuis j'ai continué.

    B&G : Tes influences majeures sont anglo-saxonnes ?
    MN : Non, pas vraiment, j'ai écouté pas mal de musique venant des U.S, de France bien sûr. Ma sœur étant plus grande, elle écoutait beaucoup de new-wave et de musique anglo-saxonne : les  Cure, toute la mouvance néo-romantique .  Aussi des groupes post punk comme The Sound, Dead Can Dance, Cabaret Voltaire, Clan of Xymox, The Divynils, Joy Division, Human League.

    B&G : Ces influences sont apparues à quel moment chez toi ?
    MN : Ce sont des influences qui sont assez anciennes, grâce à ma grande sœur. Le hip-hop m'a ensuite  permis de m'affirmer car j'ai monté mon premier groupe de rap à 11 ans.

    B&G : Mais comment on se retrouve dans le rap à 11 ans ?
    Un pote qui avait un synthé et un ampli guitare chez lui, m'a proposé de passer pour faire de la musique.  Quelques semaines après, on fait 3 démos pour le fun  et on se retrouve a faire la fête de la musique.... Stress de la 1ere rencontre avec le public !  En y pensant, j'en ris mais, à ce moment-là, je me suis fait dessus (rires) ! Ca a vraiment été l'élément déclencheur, c'est comme ça que ça s'est passé. C'est tout ça qui m'a donné envie de faire de la musique !

    B&G : Et quel est l'artiste qui t'a marqué ?
    MN :  Oula ! Il y en a beaucoup ! Je dirai qu'Adrian Borland, du  groupe The Sound, est un des seuls qui reste dans mes playlists. C'est quelqu'un qui a un putain de charisme que les autres n'ont pas !Quand j'écoute le titre Winter, sa voix seule avec cette guitare … Le mec envoie tellement méthodiquement depuis le fond de ses entrailles que ça me donne presque les larmes aux yeux .. Je suis très attentif aux voix, et là c'est quelque chose !  Fin de vie tragique … Un vrai artiste !

    B&G : Si l'on regarde l'ensemble la scène pop en France, quels sont les groupes qui te marquent ?
    MN : Je n'ai pas vraiment de groupes qui me marquent. Mais j'aime bien France qui vient de Toulouse, et leur musique très planante et électronique. Aline évidemment. Alex Rossi avec son italo hit parade !  Marc Desse bien sûr aussi.

    B&G : Tu as d'ailleurs fait la première partie d'Aline en septembre 2013, tu les connais bien ?
    MN : Oui on est copains. La connexion s'est faite assez naturellement. Faire leur première partie à Avignon était un super moment et je pense que cela est réciproque. J'espère que nos chemins scéniques se re-croiseront bientôt.

    B&G : Et si on remonte un peu le temps, tu te sens en phase avec un certain âge d'or de la pop française ?
    MN : Bonne question ... Pour être honnête je n'en sais rien … je crois que je me sens surtout en phase avec mes sentiments …

    B&G : Et puis, comme il en était question avec les Sans Sebastien, des artistes comme Lio, entre la pop anglo-saxonne et la variété française ...
    MN : J'adore son titre Sage comme un image, avec son coté funky à souhait ! Je pense qu’aujourd’hui, malgré tout, c'est difficile d'avoir quelque chose qui reste entre les deux, entre la pop et la variété... Même si c'est le cas de Digitale Sanguine finalement ! On m'a souvent dit que j'étais à la limite de la variété... Que j'ai un côté borderline, c'est ce qui fait peut être le caractère de ma musique .

    B&G : Allons un peu dans le détail de tes morceaux : quel est le premier morceau de Digitale Sanguine ?
    MN : Le tout premier morceau  était  Fusée Blanche, un titre assez planant et assez triste. Mais je ne joue plus ce morceau, c'était très bad, très profond, trop profond peut-être. Cela dit, il y a toujours un contraste dans mes morceaux : un côté dansant, et des textes potentiellement mélancoliques...
    Gauthier Favier : Peut-être qu'elle est là la différence avec la variété justement ...
    MN : Ensuite j'ai écrit Rythmes 'Digitales', L'Amour A Mort, Etranges Mélodies. Et bien d'autres morceaux que je jouerai le 10 avril ! D'ailleurs, je pense avoir assez de titres pour sortir un EP de 5 titres ... Je pense dévoiler une date de sortie prochainement.
    GF : L'EP, c'est le format parfait !

    B&G : Comment construis-tu tes chansons ?
    MN :  En général, je commence « piano-voix » pour trouver la mélodie et le placement, car je pense qu'une chanson doit fonctionner en mode piano - voix (ou guitare - voix) ... Ensuite je retranscris les accords à la guitare, puis vient le beat. Le dernier REC est la voix qui vient se poser sur ce lit musical.

    B&G : Et toi Gauthier tu joues avec Digitale Sanguine depuis peu non ?
    GF : Oui depuis quelques mois seulement.
    MN : Gauthier  est un bon musicien, qui est à l'écoute. Nous avons beaucoup d'affinités musicales et comme nous sommes potes et qu'il aime ce que je fais, je lui ai proposé naturellement de rejoindre Digitale Sanguine.

    B&G : On va finir avec l'interview Dernier Coup ! Dernier coup de cœur ?
    MN : Le poulet au curry de ma femme !
    GF : Jessica 93 ; dans les groupes actuels, c'est inloupable !

    B&G : Dernier coup de rouge ?
    MN : Une bonne bouteille de rouge au studio !


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