• Interview de Denis QUELARD, du Pop In.
    Le 26 mars 2014 - Pop In (105 Rue Amelot - 75011 Paris)
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    La communauté pop indé : interview du Pop In (26 mars 2014)


    Depuis maintenant 17 ans, on peut écouter au Pop In toute la musique qu'on aime (et ce n'est pas du Johnny ...), rencontrer d'autres passionnés de pop, discuter autour d'un ou plusieurs verres. Dans la cave du Pop In, des concerts (gratuits) sont organisés presque tous les soirs : vous pourrez y voir des groupes débutants, dont certains feront bientôt parler d'eux, et, si vous avez un peu de chance, des grands noms de la pop. Le Pop In, c'est aussi un label (Pop In Records), qui édite régulièrement un 45 tours vinyle, avec, en face A, un inédit d'un groupe créé spécialement et, en face B, une reprise. Bref le Pop In est un lieu mythique et fédérateur de la communauté Pop Indé. Nous avons donc rencontré Denis Quélard, un des fondateurs, afin d'en savoir plus l'histoire du Pop In et sur son formidable rôle de tremplin.

    Petite anecdote : en arrivant au Pop In, nous avons pu vérifier par nous-mêmes que bière et pop sont intimement liées puisque Denis était en pleine réparation des tireuses à bière !

    La communauté pop indé : interview du Pop In (26 mars 2014)

    Baptiste & Gérald : Denis, peux-tu nous parler de l'aventure Pop In ? Comment est-ce que cela a commencé ?
    Denis : Avec mes deux associés, Marc et Florence ; nous étions copains depuis longtemps. Moi, je travaillais dans la banque, c'était un boulot hyper chiant. Et puis, un jour, des collègues m'ont dit qu'une nouvelle fille allait arriver dans le service et qu'elle devrait me plaire, car ils savaient que j'étais un peu rock’n’roll, que je n'étais pas trop dans le style JP Morgan et Place Vendôme. Et effectivement, cette fille arrive, avec des cheveux longs mais complètement rasés autour : c'était Florence, elle était fan de Siouxsie et de Cure. On est devenus potes assez rapidement et on est allés à plein de concerts ensemble. Lors d'un concert à la Loco (maintenant la Machine du Moulin Rouge), on a rencontré Marc qui avait une magnifique coupe au bol à la Oasis. Puis Florence et Marc sont sortis ensemble et ont eu deux enfants. Voilà ! A l'époque, on a fait tous les concerts de britpop : Blur, Oasis, Lush, Pulp, Ride, etc. Et après chaque concert, à chaque fois, on voulait aller boire un verre et on se disait qu'il n'y avait pas un bar à Paris dans lequel tu pouvais écouter ce genre de musique. C'est comme cela que l'idée d'ouvrir un bar a germé. Puis de mon côté, j'en ai eu marre de la banque, ils étaient en train de virer des tas de gens … Alors on s'est dit que c'était le moment de se lancer.

    B&G : C'était en quelle année ?
    D: On a ouvert en mai 1997. L'aventure a été un peu compliquée. On a acheté une licence IV avant d'avoir le lieu. C'est complètement atypique, normalement on ne fait jamais ça. Et on a trouvé le local du Pop In, qui était une ancienne agence d'intérim. Franchement, ça ne ressemblait à rien : quand on a commencé les travaux, certaines personnes pensaient qu'on allait ouvrir une pizzeria ! D'autres nous disaient que ça ne marcherait jamais. On a fait tous les travaux nous-mêmes, de décembre 1996 à mai 1997 : ça a été assez long car on était loin d'être des experts en bricolage. Il y avait aussi toute l'isolation à faire et on a pris un spécialiste pour cela. L'anecdote drôle à ce sujet, c'est que l'isolation a été faite par un gars qui avait un studio de répèt’ ; avec l'argent qu'il a gagné en faisant l'isolation dans des bars, il a produit une artiste qu'il nous décrivait comme géniale. Nous avons donc indirectement contribué aux débuts de … Lââm ! Ensuite, encore une anecdote assez drôle, c'est par mon coiffeur, qui connaissait un journaliste de Magic et qui savait que je faisais beaucoup de concerts, que nous avons rencontré toute la bande de Magic. C'était un journal que nous aimions beaucoup et qui était très important, avec les Inrocks, à l'époque où les Inrocks parlaient encore de musique. En août 1997, à la Route du Rock, tout ce petit milieu qui gravitait autour de Magic a commencé à propager la nouvelle concernant l'ouverture d'un bar pop à Paris. Ils ont tous débarqué ici, Robert Alves a commencé ses DJ sets chez nous, et ça a fait boule de neige. Ensuite, avant que notre bar tourne vraiment, il a fallu environ un an.

    La communauté pop indé : interview du Pop In (26 mars 2014)

    L'autre élément très important a été la création, en même temps que notre bar et sans qu'on les connaisse, d'une association qui s'appelle « les Pop In Gays ». En gros leur message, c'était : "on est pédés, mais on en a marre d'être assimilés à Mylène Farmer ; nous on écoute de la pop anglaise et on est fans des Smiths !". Je crois que leur nom venait d'un jeu de mot autour du mot anglais « popinjay » qui veut dire freluquet. Ils sont venus nous voir fin 97 : on trouvait marrant de s'appeler presque de la même manière. Du coup, tous les jeudis, on s'est mis à organiser les soirées « Pop In Gays ». Très vite, leurs soirées ont été blindées de monde. Ils ont aussi organisé des festivals et ils animent un site internet assez pointu en indie pop. Au bout de sept ou huit ans, il y avait trop de monde qui venait à leurs soirées et ils sont partis organiser leurs soirées dans d'autres endroits. On est toujours très copains avec eux. Toujours au rayon anecdotes, les Pop In Gays ont participé à un clip de Pete Shelley, l'ex Buzzcocks, qui était d'ailleurs assis pile où je suis assis en ce moment [ndlr, le petit canapé en cuir marron à l’étage, à côté de l’escalier]. J'étais fan des Buzzcocks et c'était marrant de voir cette légende du punk qui ressemblait à une vieille grand-mère et qui disait « Darling » à tout le monde.

    G: Je me souviens que l'ouverture du Pop In avait été très importante dans la communauté pop indé, y compris en Province. Il y avait même eu un petit article dans un numéro de Magic. On en avait aussitôt parlé avec un copain (Philou), qui était étudiant à Paris. Et j'étais venu exprès de Clermont-Ferrand, où je faisais mes études, pour qu'on aille ensemble au Pop In.
    D: L'équipe de Magic (Christophe Basterra, Nicolas Plommée, ...) a été très importante. Ils ont ramené des musiciens avec qui ils traînaient. Concernant la Province, c'est vrai que l'ouverture du Pop In avait été un petit événement. D'ailleurs, encore aujourd'hui, il y a un gars en Auvergne, qui nous envoie régulièrement des courriers écrits à la main : en janvier, il nous a envoyé une carte de vœux dans laquelle il nous demande quand le prochain disque « Pop In Records » va sortir. Et on ne l'a jamais vu, on ne sait pas s'il a 17 ans ou 40 ans.

    B&G : En 17 ans, comment ont évolué les choses pour la programmation musicale ? Est-ce que vous avez une ligne directrice ? Est-ce que c'est la découverte permanente ?
    D: Au départ, on passait vraiment de la pop : les Beatles, les Stones (mais plus les Beatles que les Stones), les Kinks, Blondie, Bryan Ferry, … Et bien sûr toute la vague britpop, qui était de la pop 60's retravaillée. Ensuite, les choses ont évolué : on s'est mis à l'électro, qui n’existait pas du tout en 1997. Au début du Pop In, pour les concerts, on ne faisait jamais jouer de groupes qui chantaient en français. Jusqu'en 2000 – 2005, tous les gens qui chantaient en français faisaient de la variété et pas de la pop, alors que, depuis quelques années, il y a un vrai renouveau de la pop chantée en français, qui est vraiment excitant, avec des jeunes gens modernes très influencés par les 60's et les années 80. Et j'en avais marre de programmer des groupes qui chantaient très mal en anglais et qui au final ne ressemblaient à rien. D'ailleurs, dans la programmation des concerts, il y a 40% de groupes qui viennent de l'étranger.

    B&G : Comment ça se passe pour contacter ces groupes ?
    D: En fait, ce sont eux qui me contactent. C'est un enfer car je reçois vingt à trente demandes par jour ; si je ne regarde pas ma messagerie pendant cinq jours, je me retrouve avec 250 mails à dépiler … Et je précise que je réponds à presque tout le monde. C'est un gros boulot ! Parfois, c'est très déprimant quand tu n'entends que des trucs de merde pendant une semaine. Mais il y a aussi des moments géniaux quand tu tombes sur cinq pépites dans la même journée.

    B&G : Est-ce qu'il y a des groupes qui n'étaient pas connus quand ils sont passés au Pop In et qui, depuis, ont percé ?
    D: Herman Düne. Ils sont venus au tout début du Pop In. C'était assez drôle car c'était un peu les folkeux de Herman Düne contre les popeux de Magic. Et cinq ou six ans après, Robert Alves de Magic a demandé à David, le guitariste-chanteur de Herman Düne, de faire un DJ set en ping pong. Ca résume bien les mélanges musicaux du Pop In : pop, folk, électro. Et Néman, le batteur de Herman Düne a monté le projet Zombie Zombie avec Etienne Jaumet, un truc complètement électro. Bref, des gens qui venaient d'univers différents se sont lancés dans des projets en commun et ça partait dans tous les sens.

    B: Il y a aussi Lilly Wood and the Prick ?
    D: Oui, ils nous ont d'ailleurs remerciés aux Victoires de la Musique. Je connaissais Benjamin [Cotto], qui venait souvent au Pop In. Je savais qu'il faisait de la musique ; il m'avait dit qu'il voulait monter un groupe et qu'il cherchait une chanteuse. Nili était ici et ils ont commencé à parler. Six mois après, Lilly Wood and the Prick était lancé.

    B&G : Leo (Bear Creek) des Pirouettes nous a aussi parlé du Pop In.
    D: Oui, il est venu très tôt voir assister à des concerts ici. Il avait 14 ans.

    B&G: Est-ce que d'autres stars, comme Pete Shelley dont on a parlé précédemment, sont venues au Pop In ?
    D: Des giga grosses stars internationales ! Le plus gros événement people qu'on ait eu, c'est à l'occasion de l'after show d'un défilé d'Hedi Slimane. Je connaissais Etienne Daho depuis l'époque où j'étais étudiant à Rennes et il venait au Pop In avec des copains, dont Hedi Slimane. Il était un peu en observation ici, il regardait comment les gens étaient lookés. C'est quelqu’un qui ne parlait pas beaucoup: il a dû venir ici pendant cinq mois sans dire un mot, juste en prenant un Perrier, et je pense qu'il trouvait des idées pour ses collections. Etienne m'a présenté Hedi. Un jour, il m'a demandé s'il pouvait faire l'after show de son premier ou deuxième défilé pour Dior. Le défilé devait avoir lieu un lundi et on a ouvert exceptionnellement [le Pop In était à l’époque fermé le lundi]. Deux semaines avant, un attaché de presse était venu nous voir, pour savoir si les invités un peu connus pourraient arriver par un autre accès que l'entrée principale. Et quand on a vu les gens « un peu » connus, on a halluciné. Il y avait Karl Lagerfeld : l'attaché de presse nous avait aussi demandé de prévoir du Pepsi Max et on savait que, dans le monde de la mode, à part Karl Lagerfeld, personne ne buvait du Pepsi Max. A l'époque, les bars étaient fumeurs et ici c'était un enfer de fumée. On pensait que Karl Lagerfeld ne tiendrait pas trente secondes. Finalement, il est resté et a dansé dans la cave [là où ont lieu les DJ sets et les concerts]. Il y avait aussi Sandra Bullock, Hugh Grant, Malcolm McLaren, Alain Chamfort, Neil Tennant des Pet Shop Boys. Etienne Daho bien sûr, Dani. Elle ne buvait que du vin rouge et avait les lèvres violettes. Elle ne voulait pas que je vide les cendriers car elle trouvait ça génial quand ils débordaient de mégots et de cendre. Et en allant ramasser des verres, je suis tombé nez-à-nez avec Elton John. Là, je me suis dit, on peut mourir tranquilles, on a vu Elton John au Pop In.

    La communauté pop indé : interview du Pop In (26 mars 2014)

    Au début du Pop In, Nicolas Sirkis d'Indochine venait beaucoup; il était d'ailleurs présent à la soirée pour fêter les deux ans du Pop In. Avec ses verres de Coca car il ne boit jamais d'alcool ! Il y a dix ans environ, Daniel Darc venait assez souvent ; il était malheureusement défoncé et un peu en mode clochard. La première fois qu'il est venu, je ne l’avais pas reconnu car j'avais toujours en tête le beau gosse de la période Taxi Girl. Son cocktail fétiche était composé d'une dose de pastis et d'une dose de cassis, et surtout sans eau et sans glaçon. Je me souviens qu'il avait une passion pour la photo et il restait deux heures à démonter des appareils pièce par pièce puis à essayer de les remonter. Il finissait par tout remettre en miettes dans un sac plastique. Parmi les groupes pop connus qui sont venus au Pop In, il y a les gens de Sigur Rós, d'Of Montreal, de Nada Surf, Laetitia Sadier de Sterelolab, Jay Mascis de Dinosaur Jr., Kid Loco, Adam Green, Emilie Simon. Saint Etienne et Sarah Cracknell aussi, qui étaient venus avec Etienne Daho après un concert au Café de la Danse. Muriel Moreno de Niagara avait fait un DJ set avec les Pop In Gays ; je crois que c'était en 1999.

    G: En 1999 aussi, je crois que les frères Gallagher sont passés au Pop In.
    D: En fait, ils jouaient au Bataclan et leur attachée de presse cherchait un endroit pour faire des interviews télés. Ils avaient retenu le Pop In car il y a plusieurs salles et que leurs décorations sont très différentes. Chaque télé pouvait ainsi dire qu'elle avait une interview exclusive à cause des fonds différents. Ça s'est passé l'après-midi vers 15h. A l'époque, on ouvrait à 17h30. Un copain est passé en vélo dans la rue Amelot et a vu les Gallagher marcher. Il a appelé d'autres copains en leur disant : « Les Oasis sont au Pop In ! ». Et une demi-heure plus tard, il y avait trente personnes devant le Pop In, dont un mec qui avait dessiné un portrait de Liam Gallagher, hyper mal fait, et lui a demandé de le signer. Ça, c'était très drôle. En revanche, les Gallagher n'étaient pas cools et pas sympas du tout, voire vraiment cons.

    B&G : Tu nous disais précédemment que beaucoup de groupes qui jouent au Pop In sont étrangers ? Est-ce que le Pop In est connu à l'étranger ?
    Suite à l'after show d'Hedi Slimane, il y a eu des pages dans des magazines de mode japonais, par exemple avec des photos où on voit une table vue de dessus avec des cendriers qui débordent de clopes, et juste une chaussure … Il y a eu beaucoup d'articles en Suède. Des étudiantes ERASMUS sont venues il y assez longtemps et la déco leur a fait penser à des bars de Stockholm, et le mot s'est passé en Suède. Les autres pays nordiques ont suivi. J'ai d'ailleurs un bon contact avec un groupe finlandais qui s'appelle Le Corps Mince de Françoise, qui a joué au Pop In. Du coup, d'autres groupes finlandais sont venus ici : Kiki Pau par exemple.

    Il y a eu aussi beaucoup de trucs avec la scène pop espagnole, notamment grâce à Christophe Basterra qui adore cette musique. Des groupes comme Astrud ont joué au Pop In. Et il y a eu des concerts de groupes de la scène travelo espagnole. La Prohibida, un travelo hyper connu en Espagne, et La Terremoto de Alcorcón, qui a eu un méga tube en Espagne, ont fait un concert ici. La Terremoto, c'est complètement fou ! C'est une grosse femme qui ressemble à un travelo sauf que c'est une  vraie femme, et elle chante avec des gars barbus mais qui sont maquillés et déguisés en femmes. Elle a fait une reprise hilarante de la chanson Hung Up de Madonna.

    B&G : Quels sont les concerts mémorables qui ont eu lieu au Pop In ? Y-a-t-il des groupes emblématiques qui ont joué ici ?
    D: Les Frank and Walters, un groupe que j'adorais, ont joué au Pop In en février 2009 . J'étais fou de joie. Je les avais rencontrés grâce à un copain irlandais à Cork.

    Il y a eu un concert de Lloyd Cole le 22 novembre 2010. Je suis encore dégoûté parce que je n'étais pas là. J'étais allé voir The Pains Of Being Pure At Heart au Glazart et un copain m'appelle à 19h30 environ : « Salut. Lloyd Cole est à Paris. Il souhaiterait jouer au Pop In. C'est possible ? ». Bien sûr, je lui réponds que c'est OK et j'apprends qu'il débarque dans trente minutes. J'ai prévenu Florence qui travaillait ce soir-là. Et il a joué devant trente-cinq personnes. On m'a raconté qu'il a évidemment fini avec Forest Fire et que tout le monde pleurait, que c'était magnifique. Je n'ai vu que les deux ou trois vidéos tournées pendant le concert.

    Dans les autres concerts marquants, il y eu Spain en mai 2012. C'était magique, leur son était pur et propre. Et en plus, ils sont adorables. Belle rencontre et beau concert !

    B&G : Pour toi, quelle est la place du Pop In dans l'univers pop indé. Vous vous voyez comme un découvreur de talents, comme un tremplin pour les groupes qui démarrent ?
    D: Clairement. Je ne veux pas faire mon fiérot mais la plupart des groupes qui jouent aujourd'hui à la Maroquinerie, au Nouveau Casino, etc, ils ont fait leur premier concert ici il y un an, deux ans, trois ans, … Lescop par exemple a joué la première fois au Pop In le 14 novembre 2011 ; et il a refait une date ici à la fin de sa grosse tournée en avril 2013.

    Toute la bande du label Kütu Folk de Clermont-Ferrand est passée ici : The Delano Orchestra, Niandra Lades, Garciaphone, ... Et un  petit nouveau prometteur : Jolakkotür. La bande de Bordeaux avec les Kid Bombardos. Le batteur avait d'ailleurs quatorze ans quand ils ont fait leur premier concert ici en octobre 2007 ; ils étaient venus avec leurs parents.

    Aline a aussi joué ici en novembre 2010. A l'époque, ils s'appelaient Young Michelin et ils portaient des pulls rayés de toutes les couleurs.

    La semaine dernière, il y a eu Bright Light Bright Light, un groupe créé par un gars, Rod Thomas, qui faisait du folk et est passé à l'électro gay, qui a sorti récemment un duo avec Elton John, qui a fait des premières parties des Scissor Sisters. Il a invité une américaine Beth Hirsch à chanter avec lui au Pop In. Elle a fait toutes les voix féminines sur l'album d'Air Moon Safari.

    Toute la bande de KIM avait organisé une soirée Craignos Cabaret, avec des faux artistes : Béton Plastique (un faux groupe de banlieue), Jean-Pierre Fromage, Maximum Cagole, ...

    B&G : La programmation te prend apparemment beaucoup de temps. Tu t'en occupes tout seul ?
    D: Oui je m'en occupe tout seul. Jusqu'à il y a deux ans, Nico alias GTM m'aidait beaucoup car il avait pas mal de contacts avec les scènes musicales. Il s'occupe encore de Pop In Records et surtout du Festival Yeah ! qu’il a monté l’année dernière avec Laurent Garnier. Au niveau du planning, il faut être très organisé.

    B&G : Actuellement, quels sont les artistes français que tu apprécies particulièrement ?
    D: Wilfried (Wilfried Paris), O (Olivier Marguerit), Petit Fantôme, les Pirouettes, Moodoïd, Destin, Garçon d'Argent, La Femme, Orval Carlos Sibelius. Et le dernier album d'Etienne Daho est sublime.


    votre commentaire
  • Au programme ce mois-ci : surf music, indie pop, country, folk, électro, new wave et french pop (le tout dans le désordre et parfois avec quelques mélanges ...).

    - Coming Soon : Vermilion Sands

    - Agua Roja : Summer ends

    - Bonnie 'Prince' Billy : I see a darkness

    - The Go Betweens : Was there anything I could do ?

    - The Young Sinclairs : New day

    - Morrissey : Eveyday is like Sunday

    - Etienne Daho : La peau dure

    - Calypso : Summer Lies

    - The Pirouettes : Dernier métro

    - Girls Names : Hypnotic regression

    - Terry Hall : Sense

    - Aline : La rivière est profonde


    votre commentaire
  • Live report : concert de The Lanskies (1ère partie : Oh! Tiger Mountain) à Paris (le Trianon), le 25 mars 2014
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : concert de The Lanskies à Paris (le Divan du Monde), 25 mars 2014

    Une baffe. C’est un bon résumé de l’effet produit par le concert de The Lanskies. C’était aussi la release party de leur dernier album, « Hot Wave », un deuxième opus qui conserve le souffle britpop, tout en proposant quelques escapades du côté du hip-hop. Un peu comme si Bloc Party avait su trouver le chemin d’un deuxième album réussi.

    Il aura fallu attendre deux morceaux seulement pour que le chanteur tombe la veste, déboutonne les deux premiers boutons de la chemise et, comme il le dit, laisse « passer les poils ». Quelle débauche d’énergie tout au long de ce set d’une densité impressionnante : seize morceaux, en un peu plus d’une heure et demie. Evidemment, Lewis Evans (chant) est bien la pile électrique à laquelle nous nous attendions : il est partout, à 200% tout le temps, ce qui ne l’empêche pas d’être précis et sérieux dans sa prestation. Lewis peut également se transformer en conteur de blagues entre deux morceaux. D’habitude on dit tout, mais là on ne racontera pas la (surprenante) fin de l’histoire des Aristochats. Un clin d’œil aussi au bassiste et à sa blague des œufs au plat, qui n’était pas si nulle que ça ! Assez rare pour être soulignée, la courte pause prise par Lewis Evans pour reprendre son souffle et boire un coup, qui concède, alors que le public l’encourage à enchaîner les morceaux : « Je ne suis pas Freddy Mercury ! ».

    Mais il y aussi une grosse locomotive pour placer cet Anglais hyperactif dans de bonnes conditions : quatre musiciens au top. Une section rythmique excellente tout d’abord. Un batteur qui s’arrache sur les morceaux les plus enlevés et un bassiste archi-doué, Zool, qui n’a pourtant que 14 ans (selon la police ou selon les syndicats, on ne sait pas trop) … Encore une vanne de Lewis. Ils constituent les piliers sur lesquels les deux guitares peuvent délivrer la spécificité de The Lanskies : une guitare britpop, celle de Flo, et une autre, celle de Marc, plus influencée par le postpunk et la new wave (cf. notre interview du groupe en février, à l'occasion de la sortie de "Hot Wave").

    Quatre grands moments à retenir sur l’ensemble du concert : tout d’abord les deux versions de 48 hours, jouée une première fois en acoustique, et en troisième rappel (avant-dernier morceau) dans la version électrique et énergique de l’album. Une chanson inédite en live, If You Join Us, issue du dernier album. Une belle reprise de My Generation de The Who.

    Et enfin, en dernier rappel, une version de Bank Holiday enrichie d’une section de cuivres et rappelant les grandes heures de Blur (Sunday Sunday sur l’album « Modern Life Is Rubbish », ou Country House sur « The Great Escape »). Flo et Lewis sont même venus prendre un bain de foule, symbole d’une formation qui se vit avant tout comme un groupe de scène, au contact de son public. Bravo The Lanskies, on a hâte de vous retrouver !

    Setlist : The Lanskies : Sunny Rose > Porno > Fashion Week > Perpendicular > However > My Generation (reprise de The Who) > 48 hours (accoustique) > Rumours > Jesus > Romeo > Move It > Lucky > Rappel 1 If You Join Us > Rappel 2 Anita > Rappel 3 48 hours > Rappel 4 Bank Holiday


    votre commentaire
  • Interview de Chvrches
    17 mars 2014 – Paris (Le Trianon)
    Par Baptiste & Gérald PETITJEAN.

    Interview de Chvrches (17 mars 2014)

    Cette interview est disponible en français et en anglais.

    Version française :

    Y a-t-il une « Scottish pop » ?
    Baptiste & Gérald : Nous aimerions savoir ce que vous pensez de quelques groupes écossais… Commençons par Glasvegas.
    Iain Cook : J’ai vraiment adoré leur premier album. Au moment de sa sortie, on avait beaucoup d’amis qui les trouvaient un peu bizarres à cause de leur façon d’utiliser le dialecte, l’accent et tous ces trucs-là. Mais c’est un chouette mélange des genres entre le shoegaze, le rock des années 50, et le Glasgow vécu, avec ses histoires et témoignages. C’est un groupe intéressant et leur nouvel album est réussi.

    B & G : Primal Scream ?
    Martin Doherty : Ce n’est pas vraiment un groupe écossais mais leur leader est écossais [ndlr : Bobby Gillespie]. Je suis un gros fan de Primal Scream. Pour moi, deux de leurs albums sont essentiels : "XTRMNTR", rien que pour la présence de Kevin Shields, et "Evil Heat".

    B & G : Belle & Sebastian ?
    IC : Belle & Sebastian sont là depuis… depuis toujours. J’ai un souvenir qui remonte à l’école : un de mes amis avait eu un exemplaire de "Tigermilk" [le premier album de Belle & Sebastian en 1996], qui n’était pas encore sorti officiellement à l’époque, c’était juste un tirage limité, sur quelques vinyles. Il était très difficile à dénicher. C’était pile au moment où "The Boy With The Arab Strap" explosait. Et mon ami est arrivé à l’école avec cet exemplaire, sur une cassette qu’il avait récupérée grâce à je ne sais qui. C’était vraiment un truc énorme ! C’est toujours un groupe qui compte aujourd’hui. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute, mais j’ai un immense respect pour ce groupe et sa carrière aussi longue.

    B & G : Est-ce que certains de ces groupes écossais ont été une source d’inspiration pour vous ?
    IC : On a grandi en écoutant tous les groupes de Glasgow dont on était fans à l’époque. Les groupes du label Chemikal Underground [ndlr : un label indépendant créé en 1994 par The Delgados, un groupe de rock de Glasgow] étaient particulièrement importants pour nous, c’était notre paysage musical. On adorait The Delgados, Arab Strap, et moi j’étais un fan de Mogwai. Et ce sont des groupes que j’écoute encore aujourd’hui et qui comptent toujours vraiment.

    B & G : Pensez-vous qu’il y ait une « Scottish pop », une spécificité écossaise ?
    MD : Il y a des styles musicaux très différents. Peut-être que ce que les groupes écossais ont en commun, c’est un certain niveau d’autodérision et de sens de l’humour. Oui, voilà, ce serait ça pour moi, l’« ingrédient écossais ». (rires)

    La synthpop.
    B & G : Vous avez dit dans une interview que le terme « synthpop » était plus adapté à des groupes comme Depeche Mode, parce que vous utilisez des techniques de production plus modernes, en particulier sur les rythmes, et que vous mettez l’accent sur la mélodie. Alors, c’est quoi la marque de fabrique Chvrches ?
    Lauren Mayberry : Pour moi, « synthpop » renvoie à une certaine époque... à laquelle nous n’appartenons pas vraiment. Enfin je ne sais pas trop, il n’y a pas quelqu’un qui veut m'aider ? (rires) Nous ne voulons pas faire dans le pastiche ni dans le commercial. C’est juste qu’on compose d’abord nos morceaux au synthé, et pas à la guitare.
    MD : La « synthpop » se réfère à un temps révolu et dire d’un groupe qu’il fait de la synthpop, ça fait un peu daté. On ne se reconnaît pas vraiment là-dedans. Il y a quelque chose de « synthpop » dans ce qu’on fait parce qu’on utilise des technologies qui étaient utilisées aussi à l’époque. Mais pour décrire notre groupe, je dirais qu’on fait une électro pop dans laquelle les mélodies ont beaucoup d’importance, et qu’on est plus ou moins influencé par le passé, mais rien n’est vraiment défini. Lorsque vous vous attachez trop à un genre, vous vous imposez immédiatement des règles et je considère que c'est une mauvaise chose. Je pense qu'il ne devrait y avoir aucune règle.

    La tournée et les concerts.
    B & G : A propos des concerts, êtes-vous plus inquiets de jouer dans des salles de plus en plus grandes avec le succès ?
    IC : Je pense que la nervosité initiale venait du fait qu'il s'agissait au départ d'un projet studio. Nous n’avions pas pensé au live. Techniquement, transposer nos chansons sur scène, dans un environnement réel, fut un exercice difficile. Notre premier concert date de juillet 2012, il y a près de deux ans, nous avons fait beaucoup de concerts depuis, tout cela fait que la nervosité qu’on pouvait avoir au début a complètement disparu. Maintenant, à chaque concert, à chaque tournée, nous nous efforçons de nous améliorer.

    B & G : Vous avez fait beaucoup de concerts en 2013 et vous êtes encore en tournée à travers l'Europe. Appréciez-vous toujours de vous réveiller à 4 ou 5 heures du matin pour prendre le bus et voyager d'un endroit à un autre... ?
    MD : Même pour un million de livres, je n’apprécierai jamais de me réveiller à 4 heures du mat’ ! Mais franchement, c'est difficile de se plaindre de ce travail. Nous pourrions faire des choses bien plus horribles de nos vies. Et j'aime toutes nos chansons. Pour revenir à l'évolution dont on parlait, pour nous, il ne s’agit pas d'être plus à l'aise sur scène, mais de nous sentir meilleurs.
    IC : Le seul moment où je peux en avoir marre d’une chanson, c'est quand nous faisons un concert pas terrible pour des raisons techniques. Mais le plus important c’est que les gens passent un bon moment, profitent et chantent, et quand nos morceaux ont un sens pour eux.

    B & G : Comment résumeriez-vous 2013, en quelques mots ?
    LM : J’ai l’impression que nous avons fait beaucoup de chemin, il y a eu beaucoup de « premières fois » [premier album, premiers concerts...]. Nous avons beaucoup appris et nous continuons à apprendre, je crois. Alors, ouais, c’était une bonne année !
    MD : Bon, c'est le mot !

    B & G : Et en janvier 2015, comment aimeriez-vous résumer 2014 ?
    MD : En un mot ? (rires) La satisfaction et la réussite, au sens où je l’entends.

    Le prochain album.
    B & G : Vous avez dit dans une interview que vous étiez « impatients de retourner en studio ». Savez-vous quelle direction prendra votre prochain album ?
    IC : Nous allons jouer dans plusieurs festivals cet été, mais nous nous accorderons quelques pauses, ce sera un bon point de départ. Nous avons hâte de retourner en studio. On a beaucoup d’idées.
    MD : Nous ne serions pas de très bons musiciens si nous n'avions pas d'idées ! (rires )
    IC : Disons que nous voulons terminer le gros de la première partie du travail pour septembre...

    B & G : Quelle couleur choisiriez-vous pour décrire votre premier album ? Et le prochain ?
    MD : Je dirais que le premier album est orange foncé et que le second sera rouge.
    IC : Le troisième sera violet.
    LM : C’est pas mal : rouge et bleu, ça fait violet !

    Version anglaise :

    Pop music in Scotland.
    Baptiste & Gérald: We’d like to know what you think about several Scottish bands, starting with Glasvegas?
    Iain Cook: I really loved their first album. When it came out, there were a lot of people that we are friends with who were a bit suspicious of them because of the way they were using the dialect and the accent and stuff like that… But it’s a nice kind of blending of styles: shoegaze, 50s-style rock, genuine Glasgow confessions or stories. That’s a really interesting band and their new album is also really good.

    B & G: Primal Scream?
    Martin Doherty: This band is not entirely Scottish but they have a Scottish front man [ndlr: Bobby Gillespie]. I’m a big fan of Primal Scream. From a personal point of view, two records are considered to be very important: “XTRMNTR” [2000], at least because Kevin Shields was involved, and “Evil Heat” [2002].

    B & G: Belle & Sebastian?
    IC: Belle & Sebastian have been around for... as long as I can remember. I remember being at school and one of my friends had got a copy of “Tigermilk” [Belle & Sebastian debut album, 1996] which at the time was not released properly, it was only ever released on a very small pressing of vinyls, so it was really difficult to come by. It was just the time when “The Boy With The Arab Strap” was blowing up. My friend came at school with this copy, on a tape he got from somebody. It was a really big deal! Their importance remains. It’s not the kind of music that I listen to, but I have a lot of respect for a band that has a career as long as they have.

    B & G: Has any of these Scottish bands been an inspiration to you?
    IC: We grew up listening to all of the bands of Glasgow that we were into at the time. All of the bands of the Chemikal underground [an independent record label set up in 1994 by Glasgow Scotland rock band The Delgados] were really important to us, forming our musical landscape. We loved the Delgados, Arab Strap, particularly Mogwai for me. Those are the bands I still listen to and still think they’re really important.

    B & G: Do you think there is a Scottish pop with a Scottish specificity?
    MD: There are different styles. Maybe Scottish bands have in common a certain level of self-depreciation and humor. That’s what, I would say, would be the “Scottish element” (laughs).

    Synthpop
    B & G: You said in an interview that synthpop suited better groups like Depeche Mode because you think you use more modern production techniques, especially in the rhythm techniques, and the focus on melody can make your band more unique. What’s the Chvrches’trademark?
    Lauren Mayberry: I think that synthpop implies a certain time period… We are not really part of that. But I don’t really know, does anyone want to help me? (laughs) We don’t want to be a pastiche band nor a chart pop band. We are just writing primarily on the synth instead of the guitar.
    MD: Synthpop refers to a period in time and a synthpop band appears to be a retro band. We don’t really subscribe to that. There is a small element of what we do that is in the technology that was used at the time and that we use. But to describe our band now, it’s just “song focused electronic pop music”, somehow influenced by yesterday but it’s not really definite. When you tie something to genre, you immediately impose rules on yourself and I consider that to be a negative thing. I don’t think there should be any rules.

    Touring
    B & G: About the concerts, are you more anxious with the venues getting bigger and bigger as your success is growing?
    IC: I think that initial nervousness comes from the fact that it was a studio based project. There were no plans to take it live. Technically, it was a difficult exercise to translate our songs on stage, to translate it well in a live environment. We played our first show in July 2012, that’s nearly two years ago, we played a lot of shows, so I feel like that kind of nervousness about playing live is way gone. Now, every time we play, every tour we do, we thrive to be better.

    B & G: You did a lot of concerts in 2013 and you are touring a lot around Europe still now in early 2014. Do you still manage to appreciate waking up at 4 or 5 in the morning to take the bus and go from one place to another…?
    MD: I don’t think I’ll ever appreciate waking up at 4, even if it was to get a million pounds! But, I mean, it’s hard to complain about this job. There is a lot of worst things that we could be doing with our lives. And I love all our songs. About the evolution, to us, it’s not about being more comfortable on stage, it’s more about feeling better.
    IC: The only time I can get bored with playing a song is when we’re not having a great gig for technical reasons. But the most important is that people have a good time and enjoy and sing along, and when it means something to them.

    B & G: How would you sum up, in a few words, 2013?
    LM: I feel like we covered a lot of ground, it was a lot of ‘first times’ of things [first album, first shows…]. We learned a lot, but we are still learning a lot, I think. So, yeah, it was good!
    MD: It was good, that’s the word!

    B & G: And in January 2015, how would you like to sum up 2014?
    MD: In one word? (laughs) I would like to achieve satisfaction and success, in the way that I want to.

    The next album
    B & G: You said in an interview that you were “looking forward to getting back to the studio”. Do you know where your second album is heading to?
    IC: We play in some festivals during the summer but we have some breaks that we will use to make a proper start. We’re looking forward to getting back to the studios. We have many ideas.
    MD: We would not be very good musicians if we had no ideas! (laughs)
    IC: Let’s say we want to finish the heavy schedule for September…

    B & G: Which colour would you choose to describe your first album? And the next one?
    MD: I’d say the first album is dark orange; the second album will be red.
    IC: The third is going to be purple.
    LM: That sounds good. Red and blue, that makes purple!

    Interview de Chvrches (17 mars 2014)


    votre commentaire
  • Live report : concert de Chvrches à Paris (le Trianon), le 17 mars 2014
    Par Baptiste PETITJEAN.

    Live report : concert de Chvrches à Paris (le Trianon), 17 mars 2014

    Ils en sont déjà au stade où ils n’ont rien plus à prouver : l’année 2013 fut explosive pour ces trois Glaswégiens de talent. Un album - « The Bones Of What You Believe » - aura suffi pour les inscrire tout naturellement dans le clan des formations qui innovent et donnent du champ à un genre qui avait besoin d’être secoué.

    Pourtant, et cela se lisait sur leur visage dans le début de l’après-midi lors de l’interview qu’ils nous ont accordée (interview disponible dans les prochains jours sur Little John's Pop Life), leur tournée n’est pas une promenade de santé. C’est simple, ils ont enchaîné les spectacles depuis le début de l’automne et ce n’est pas fini. Ils nous ont confié qu’ils s’accorderaient une pause … à l’été, pour travailler sur la trame du prochain album. Ceci dit, que l’on se rassure, ils nous ont également confirmé qu’ils feront quelques festivals.

    Au Trianon, ce lundi, devant 800 personnes enthousiastes, ce ne fut peut-être pas le meilleur concert de tous les temps. On vibre toujours autant sur la voix de Lauren Mayberry qui prend toute son ampleur sur des morceaux comme Night Sky ou le désormais classique Lies. Puissance de cette voix légère, cristalline, incomparable.

    Pourtant, on en viendrait presque à regretter l’époque pas si lointaine où ils n’étaient pas encore connus et jouaient dans des salles plus chaleureuses comme La Maroquinerie [en octobre] où on a eu la chance de les voir. Environ 50 minutes de show, pour 13 morceaux tout de même, autant vous dire que le public n’a pas eu le temps de bavarder avec le groupe.

    Et on l’a senti attendre, presque sur chaque morceau, une étincelle, quelque chose qui l’empêche de se contenter de frapper des mains de façon sporadique, un élément qui emporte tout et qui ne retombe pas. Martin Doherty, sur Under The Tide, par son attitude sur scène, y était presque… Mais le concert n’a jamais réellement décollé. C’est qu’on finit par être exigeant avec un groupe qui brûle si brillamment toutes les étapes !

    Ne soyons pas bégueules, il y eut tout de même de très beaux moments : Lungs, joué en troisième, façon shoegaze. Tether, dont la conclusion ressemblait fort à certains morceaux d’Underworld - on a pensé à Born Slippy. Peut-être une indication pour le prochain album… Et, pour le premier rappel, un moment de grâce avec You Caught The Light. Finalement, c’est peut-être là où on ne les attendait pas, avec une électro pop contemplative, que Chvrches a réussi à nous scotcher.

    Set list : We Sink > Lies > Lungs > Gun > Night Sky > Strong Hand > Science/Visions > Recover > Tether > Under the Tide > The Mother We Share > Rappel 1 You Caught the Light > Rappel 2 By The Throat

    Twitter : @CHVRCHES


    votre commentaire