• Interview de Motorama (pour leur concert au Nouveau Casino le 03 février 2015, et la sortie de leur album « Poverty » le 26 janvier 2015).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.
    Traduction de l'interview du russe au français par Kevin LIMONIER.

    Interview de Motorama et live report (concert du 03 février au Nouveau Casino)

    Le 03 février dernier, les russes de Motorama étaient en concert au Bataclan. Leur prestation scénique fut impressionnante, à la hauteur de leurs trois albums. Derrière des apparences glaciales et martiales, leur cold wave se révèle lumineuse, mystérieuse, hypnotique. Leur musique, à la production Do It Yourself, est épurée, mais aussi riche et nuancée. Bref, une musique infiniment humaine, jouée par un groupe rare et précieux.

    Les morceaux se succédèrent sans temps mort, du smithien Corona au sublime Write To Me, en passant par une version magistrale du classique Alps, possédée, intense et intemporelle.

    Setlist : Corona << To the South << Dispersed Energy << Red Drop << She Is There << Old
    Rose in the Vase << Similar Way << Special Day << Empty Bed << Ghost << One Moment << Heavy Wave << Alps << Eyes << During the Years << Write To Me

    Deux heures avant le concert, Vladislav Parshin, chanteur et guitariste de Motorama, nous avait accordé une interview. L'occasion pour nous d'en savoir un peu plus sur les secrets de ces alchimistes modernes du post-punk et sur leur dernier album.

    Baptiste & Gérald : Votre nouvel album « Poverty » fait la part belle aux claviers. Et la guitare est un peu plus en retrait que dans vos deux précédents albums. C’est une volonté de votre part ?
    Vladislav Parshin : Oui, on peut dire que c'est une volonté de notre part. On a enlevé une guitare, avant nous en avions deux. Maintenant nous n'en avons plus qu'une, ainsi qu'une basse et un clavier pour jouer des choses plus mélodieuses.

    B&G : On vous compare souvent à Joy Division. C’est encore plus marqué dans votre nouvel album « Poverty », sur un titre comme Dispersed Energy par exemple. Et aussi sur la pochette de l’album. Ce groupe a-t-il été important pour vous ?
    VP : Important oui, mais pas tant que ça. A la fin des années 1990 et au début des années 2000, Joy Division était important pour nous, comme d'autres groupes de Factory. C'est pour ça que je dirais que ce n'est pas spécialement Joy Division qui est important.

    B&G : Corona, le morceau qui ouvre « Poverty », fait penser à This Charming Man des Smiths, en particulier la basse et la guitare. Ce groupe a-t-il été une influence ?
    VP : Les Smiths nous plaisent beaucoup. C'est sûr que l'on retrouve leur influence dans notre musique. Les critiques musicaux peuvent trouver des ressemblances, et aussi des différences. Mais, en principe, oui il y a quelque chose des Smiths chez nous. Dans les lignes de guitare et de basse. Et aussi avec la batterie.

    B&G : On vient de parler de Joy Division et des Smiths. Quels sont les autres groupes qui vous ont donné l’envie de former Motorama ?
    VP : Le Velvet Underground, au début des années 2000, quand j'avais 15 ans. Puis The Strokes, The Choral, ou encore les Pink Floyd à l'époque de Syd Barrett. Il y a aussi les groupes soviétiques et russes des années 1990 comme Kino [1] et Zvuki Mu [2]. La période Britpop a aussi été une grosse influence. Par exemple le groupe Gene. Et bien sûr tous les groupes de la mythique cassette C86.

    B&G : Vous venez d'évoquer deux groupes russes. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la scène indie pop russe ? Connaissez-vous le groupe Manicure, lui aussi très influencé par le post-punk ?
    VP : Oui on connaît Manicure. On les apprécie. Maintenant, ils font surtout des chansons en russe. En 2008-2009, il  y a eu en Russie quelques autres groupes de post-punk, comme Human Tetris à Moscou.

    [1] Kino est un groupe de légende, ayant influencé toute une génération de jeunes soviétiques. Le chanteur du groupe, Viktor Tsoj (mort à Leningrad en 1990) est une véritable icône de la jeunesse des années 1980. En Russie, son nom et ses chansons sont étroitement associées à l'imaginaire de la « libération » de la fin des années 1990. Si bien qu'il n'est pas rare de trouver en Russie des tags en son honneur.

    [2] Zvuki Mu est un groupe soviétique fondé en 1981, mais qui n'a sorti son premier album qu'en 1989, en raison de l'interdit idéologique qui pesait sur la scène rock soviétique jusqu'au début de la Glasnost (1986-1987).


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  •  Interview de Digitale Sanguine (Mehdi Naili, accompagné de son guitariste Gauthier Favier) – 6 mars 2015 – Le Pop In (105, rue Amelot – 75011 Paris).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Digitale Sanguine (6 mars 2015)

    Baptiste & Gérald : Salut Mehdi, nous sommes très contents de t'interviewer, et encore plus contents que tu ouvres notre soirée du 10 avril. Raconte-nous un peu ton parcours musical, pour commencer.
    Mehdi Naili : Je suis autodidacte. A l'origine, je viens du rap. Du rap, je suis passé à  l'électro. J'ai fait pas mal de house, quand j'ai commencé à sortir en club... Et puis j'ai commencé à travailler avec des labels, en tant que compositeur et remixeur. J'ai bossé pour des majors, pas mal de labels et d'artistes différents. J'ai touché à pas mal de styles musicaux.

    B&G : Mais quel est le pont entre tous ces styles ?
    MN : J'ai toujours aimé le mélange de tous ces genres ; en ce qui concerne l'électro, la house et le hip-hop, cela reste de la musique électronique. La démarche reste la même : des beats  bien lourds des vinyles, des samples, des boucles, des choses qui tapent bien. A côté de cela, j'ai toujours aimé la période des années 80, la période post-punk.

    B&G : Dans ce contexte, comment as-tu créé Digitale Sanguine ?
    MN : Musicalement, je n'étais pas vraiment au top à ce moment-là. Je dirai même que j’étais dans une période sombre de ma vie. J'avais envie d'arrêter la musique. Mais, au fond, cela faisait longtemps que j'avais envie de chanter en français, mais je n'avais pas les burnes pour le faire... Ce n'est pas facile de se lancer dans l'écriture en français. En anglais c’était plus facile de se cacher derrière la langue (rires). C'est plus facile de travailler le son des mots en anglais. Alors qu'en français, tu n'as pas le droit à l'erreur. Un jour, je me suis lancé en me disant que si je n'essayais pas je ne saurais jamais... Il ne faut pas mourir con … Et depuis j'ai continué.

    B&G : Tes influences majeures sont anglo-saxonnes ?
    MN : Non, pas vraiment, j'ai écouté pas mal de musique venant des U.S, de France bien sûr. Ma sœur étant plus grande, elle écoutait beaucoup de new-wave et de musique anglo-saxonne : les  Cure, toute la mouvance néo-romantique .  Aussi des groupes post punk comme The Sound, Dead Can Dance, Cabaret Voltaire, Clan of Xymox, The Divynils, Joy Division, Human League.

    B&G : Ces influences sont apparues à quel moment chez toi ?
    MN : Ce sont des influences qui sont assez anciennes, grâce à ma grande sœur. Le hip-hop m'a ensuite  permis de m'affirmer car j'ai monté mon premier groupe de rap à 11 ans.

    B&G : Mais comment on se retrouve dans le rap à 11 ans ?
    Un pote qui avait un synthé et un ampli guitare chez lui, m'a proposé de passer pour faire de la musique.  Quelques semaines après, on fait 3 démos pour le fun  et on se retrouve a faire la fête de la musique.... Stress de la 1ere rencontre avec le public !  En y pensant, j'en ris mais, à ce moment-là, je me suis fait dessus (rires) ! Ca a vraiment été l'élément déclencheur, c'est comme ça que ça s'est passé. C'est tout ça qui m'a donné envie de faire de la musique !

    B&G : Et quel est l'artiste qui t'a marqué ?
    MN :  Oula ! Il y en a beaucoup ! Je dirai qu'Adrian Borland, du  groupe The Sound, est un des seuls qui reste dans mes playlists. C'est quelqu'un qui a un putain de charisme que les autres n'ont pas !Quand j'écoute le titre Winter, sa voix seule avec cette guitare … Le mec envoie tellement méthodiquement depuis le fond de ses entrailles que ça me donne presque les larmes aux yeux .. Je suis très attentif aux voix, et là c'est quelque chose !  Fin de vie tragique … Un vrai artiste !

    B&G : Si l'on regarde l'ensemble la scène pop en France, quels sont les groupes qui te marquent ?
    MN : Je n'ai pas vraiment de groupes qui me marquent. Mais j'aime bien France qui vient de Toulouse, et leur musique très planante et électronique. Aline évidemment. Alex Rossi avec son italo hit parade !  Marc Desse bien sûr aussi.

    B&G : Tu as d'ailleurs fait la première partie d'Aline en septembre 2013, tu les connais bien ?
    MN : Oui on est copains. La connexion s'est faite assez naturellement. Faire leur première partie à Avignon était un super moment et je pense que cela est réciproque. J'espère que nos chemins scéniques se re-croiseront bientôt.

    B&G : Et si on remonte un peu le temps, tu te sens en phase avec un certain âge d'or de la pop française ?
    MN : Bonne question ... Pour être honnête je n'en sais rien … je crois que je me sens surtout en phase avec mes sentiments …

    B&G : Et puis, comme il en était question avec les Sans Sebastien, des artistes comme Lio, entre la pop anglo-saxonne et la variété française ...
    MN : J'adore son titre Sage comme un image, avec son coté funky à souhait ! Je pense qu’aujourd’hui, malgré tout, c'est difficile d'avoir quelque chose qui reste entre les deux, entre la pop et la variété... Même si c'est le cas de Digitale Sanguine finalement ! On m'a souvent dit que j'étais à la limite de la variété... Que j'ai un côté borderline, c'est ce qui fait peut être le caractère de ma musique .

    B&G : Allons un peu dans le détail de tes morceaux : quel est le premier morceau de Digitale Sanguine ?
    MN : Le tout premier morceau  était  Fusée Blanche, un titre assez planant et assez triste. Mais je ne joue plus ce morceau, c'était très bad, très profond, trop profond peut-être. Cela dit, il y a toujours un contraste dans mes morceaux : un côté dansant, et des textes potentiellement mélancoliques...
    Gauthier Favier : Peut-être qu'elle est là la différence avec la variété justement ...
    MN : Ensuite j'ai écrit Rythmes 'Digitales', L'Amour A Mort, Etranges Mélodies. Et bien d'autres morceaux que je jouerai le 10 avril ! D'ailleurs, je pense avoir assez de titres pour sortir un EP de 5 titres ... Je pense dévoiler une date de sortie prochainement.
    GF : L'EP, c'est le format parfait !

    B&G : Comment construis-tu tes chansons ?
    MN :  En général, je commence « piano-voix » pour trouver la mélodie et le placement, car je pense qu'une chanson doit fonctionner en mode piano - voix (ou guitare - voix) ... Ensuite je retranscris les accords à la guitare, puis vient le beat. Le dernier REC est la voix qui vient se poser sur ce lit musical.

    B&G : Et toi Gauthier tu joues avec Digitale Sanguine depuis peu non ?
    GF : Oui depuis quelques mois seulement.
    MN : Gauthier  est un bon musicien, qui est à l'écoute. Nous avons beaucoup d'affinités musicales et comme nous sommes potes et qu'il aime ce que je fais, je lui ai proposé naturellement de rejoindre Digitale Sanguine.

    B&G : On va finir avec l'interview Dernier Coup ! Dernier coup de cœur ?
    MN : Le poulet au curry de ma femme !
    GF : Jessica 93 ; dans les groupes actuels, c'est inloupable !

    B&G : Dernier coup de rouge ?
    MN : Une bonne bouteille de rouge au studio !


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  • - Aline : La vie électrique

    - Blur : Go Out

    - Gaz Coombes : Detroit

    - Le Couleur : Club italien

    - Venera 4 : Eidôlon

    - Malvina Meinier : Waverer

    - Best Youth : Red Diamond

    - Papooz : Louise (My girl looks like David Bowie)

    - Triptides : Throne of stars

    - Mondrian Singapour : Chute Libre

    - Dodi El Sherbini : L'éternel retour

    - Michel Houellebecq : Présence Humaine


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  • Interview de Sans Sebastien - 24 février 2015.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Sans Sebastien (24 février 2015)

    Baptiste & Gérald : Racontez-nous un peu vos histoires personnelles et les moments charnières qui vous ont donné envie de faire de la musique et cette musique-là en particulier !
    Nicolas : J’ai commencé la musique quand j’ai rencontré Cyril, cela fait huit ans à peu près, sept ans… Je suis vraiment nul pour les dates ! Bref. En ce qui me concerne, je viens du cinéma, j’ai d’ailleurs fait des études de ciné, d’où ma connaissance de l’affiche « Impossible mais pas français » ! J’ai aussi suivi des cours de musiques de film. Je travaille maintenant pour un label de musiques de film qui s’appelle Music Box Records (http://www.musicbox-records.com/fr/). C’est un label qui est spécialisé dans la réédition de musiques de films des années 70 et 80. Grâce à ce travail, j’ai quand même pu rencontrer Blier et Mocky ! Ceci dit, je n’avais jamais fait de musique, j’avais seulement un peu pianoté. Mais c’est vraiment quand j’ai rencontré Cyril, qui avait déjà un groupe…
    Cyril : … qui s’appelait Saint Sébastien, ce n’était pas encore Sans Sebastien ! Il y avait bien sûr dans ce nom la référence au groupe de pop Saint Etienne, mais aussi la référence à la ville de San Sebastian en Espagne qui est à côté de Biarritz, là d’où je viens. C’était un groupe de formation pop-rock plus classique, batterie-basse-guitare. Au moment où j’ai rencontré Nicolas, le groupe était presque séparé. Nicolas a d’ailleurs dû voir notre dernier concert.
    N : Oui tout à fait, c’était avec Lio…
    C : Eh oui, on a travaillé avec Lio ! Elle nous avait repérés via MySpace, elle m’avait appelé, et elle était venue chanter avec nous. Mais on n’avait pas su gravir cette marche, malheureusement… Et donc ensuite, on devient Sans Sebastien. Car Saint Sébastien est fini,  donc on est sans Sébastien, et aussi car on n’est plus des Saints !
    N : C’est bien tu as tout dit !
    C : Pour en revenir à la fin de Saint Sébastien, Nicolas m’envoyait des morceaux, et comme j’écoute toujours quand on m’envoie quelque chose, j’ai trouvé certaines de ses compos vraiment pas mal. En revanche, comme il était autodidacte, je ne me suis pas dit que l’on pouvait faire de la musique ensemble, je me suis dit qu’il faisait cela pour s’amuser, comme plein de gens. Mais je me suis aperçu d’un vrai talent de mélodiste et d’arrangeur, et de tout en fait ! Ça m’a beaucoup impressionné, je ne sais pas faire tout cela ! Ce que j’aimais beaucoup dans ses mélodies, c’était leur aspect nostalgique.
    N : Je me souviens de la première musique que j’ai faite, c’était un arrangement de l’hymne de la R.D.A.. Le morceau s’appelait R.D.A Hysteria ! Ensuite, sur certaines propositions, Cyril a écrit des paroles.
    C : Justement l’écriture n’était pas simple, car Nicolas étant très imprégné de musiques de films, les mélodies étaient jolies, mais pas toujours des mélodies pop. Donc, petit à petit, j’ai dirigé Nicolas vers des compos beaucoup plus pop, cette pop de la fin des années 70, de la vague française surtout.

    B & G : On vous présente souvent comme « les enfants de l’âge d’or de la pop française », vous en pensez quoi ?
    C : Depuis tout petit, j’achète des tonnes et des tonnes de musique, même si maintenant je n’en achète plus, je télécharge comme tout le monde ! J’avais des problèmes vocaux dus à une mue plutôt radicale, je ne pouvais pas vraiment chanter. J’ai commencé par faire des études de comédien. Et petit à petit, je suis revenu à la musique… Cela s’est fait naturellement. Je ne me suis pas posé de question, même si je me suis rendu compte que mes premiers morceaux étaient très inspirés de chansons écrites par Jacques Duvall, essentiellement pour Lio. Ou alors Mikado (on va d'ailleurs faire un duo dans l’album avec Pascale Borel, la géniale chanteuse de Mikado…)… En fait, tout ce qui finit les années 70 et débute les années 80. Mais ce qui est important, c’est que ces influences-là, je ne les ai pas découvertes sur le tard… Elles font partie de mon identité, de ma construction. C’est mon essence.
    N : Il y a des points communs dans nos influences. Cyril, c’est Lio, Jacques Duvall, Blondie aussi, et moi c’est Michel Legrand, François de Roubaix. Les points communs résident dans la couleur musicale, dans les synthés, dans l’écriture à la fois légère et mélancolique… Je dis légère mais en même temps, l’écriture nous demande beaucoup de boulot… Bref, avec Cyril, nous nous sommes bien trouvés !

    B & G : En fait vous êtes les enfants de Daho, Elli et Jacno, et Lio… ?
    C : En fait, il faudrait nuancer sur toutes ces influences. On commence à s’ouvrir sur autre chose que cette pop années 80, et cela se verra dans l’album que l’on va bientôt enregistrer. Et puis c’est une question de production aussi : quand on fait des choses homemade, on va plus naturellement vers des  sons de synthés, et donc des sons 80's.
    N : Actuellement on est en pleine crise d’identité… (rires)

    B & G : Et qu’est-ce-que vous pensez de la variété française ?
    C : J’aime beaucoup Christophe, notamment Ne Raccroche Pas, morceau que j’ai redécouvert récemment et que j’adore.
    N : Il y a, à tort, une connotation péjorative associée à la variété…
    C : La variété peut être une clé d’entrée. J’ai aimé Karen Cheryl quand elle chantait en anglais, elle m’a ouvert sur le disco ! Et au final, ça m’a amené à Blondie (période disco Atomic , Heart of Glass etc) ! Pour résumer : Karen Cheryl m’a amené à Blondie ! Vous n'avez qu’à mettre ça comme titre de l’interview, et là vous faîtes un carton ! C’est vrai qu’au départ, enfant, j’écoutais beaucoup de variété. Et après, au collège, au lycée, on s’en éloigne un peu, parce qu’il y a les copains… Mais j’aime bien revenir à la variété aujourd’hui, mais pas n’importe laquelle non plus. La variété actuelle ne me plait pas beaucoup par exemple.
    N : C’est un peu la même chose pour moi, mais dans le champ du cinéma. Quand j’étais très jeune, je regardais les films avec Pierre Richard, Louis de Funès, et puis je me suis ouvert à d’autres acteurs et réalisateurs grâces à eux. Côté musique, je pense aussi aux émissions des Carpentier, dans les années 70, il y avait des choses intéressantes là-dedans… Il y avait des choses terrifiantes aussi !
    C : J’adorais également toutes les femmes de Gainsbourg, toutes ces filles qu’il a faites chanter. Et cette manière de chanter beaucoup plus haut qu’elles ne le pouvaient me fascinait. Je trouvais ça très beau.
    N : C’est vrai qu’il les torturait bien comme il faut ! Il était un peu sadique. Je fais un peu la même chose avec Cyril (rires).

    B & G : Il y a souvent une troisième personne avec vous sur scène, Laurence Guatarbes. Qui est-elle ?
    C : Déjà, il faut dire qu’elle sera là à la soirée "This Is French Pop" du 10 avril au Pop In. Elle était au lycée avec moi, et ensuite on était au cours Florent ensemble. Puis on a fait un peu de musique ensemble, guitare-voix. A l’époque on m’a proposé de faire un concert dans un théâtre qui n’existe plus aujourd’hui, le Théâtre de Fortune, rue de l’Ermitage. J’ai accepté, mais je n’avais qu’une seule chanson ! Laurence a été tout de suite d’accord pour me filer un coup de main et assurer le concert avec moi. Elle a aussi fait partie de mon autre groupe, Saint Sébastien.
    N : Mais je ne savais pas tout ça ! J’apprends des choses !
    C : Du coup, maintenant elle est notre invitée, c’est une guest récurrente, comme dans Hélène et les Garçons.
    N : Et elle s’occupe aussi des chorégraphies !
    C : Elle apporte beaucoup sur les chorégraphies, sur les clips et pour le support vocal évidemment…

    B & G : Les clips, parlons-en ! Ils partent dans tous les sens !
    C : Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point le tournage de nos clips est un grand bordel ! On ne sait pas trop ce qu’on va faire avant de tourner, on sait juste qu’on va avoir un ou deux jours de fêtes.
    N : En général, on a plein d’idées, mais rien n’est vraiment écrit. Il n’y a pas de découpage. Le réalisateur prend les idées, fait un beau montage et construit a posteriori une sorte de trame. C’était le cas pour les clips de Sous Ma Jupe et Champagne, mais pas pour le clip de C’est La Vie. Ce dernier était plus scénarisé, et nous n’avions pas non plus le même réalisateur.

    B & G : Pourquoi, sur l’EP « Sous Ma Jupe », avez-vous choisi de mettre trois remixes de la même chanson plutôt qu’un ou deux autres morceaux originaux ?
    C : On avait sorti un EP en 2013, qui n’est plus disponible aujourd’hui : « Pop Love », six titres. Il était produit maison, les morceaux sonnaient assez cheap. Cet EP a bien marché, c’est grâce à lui qu’on a fait Les Inrocks Lab, nous sommes allés en quart de finale. On a eu plein de presse, on a fait plein de concert. On a aussi rencontré Caspian Pool, on a eu un vrai coup de cœur pour ce groupe, et en plus on s’est super bien entendu. Jérémy, le mec de Caspian Pool, est aussi producteur (The Pirouettes). Il nous a proposé, comme on avait des problèmes d’argent à ce moment-là, de faire un titre gratuit. Donc on en a fait un ! Et on s’est dit que pour le sortir, il fallait quelque chose d’un peu plus touffu, donc on a placé trois remixes. C’est juste une question de production.

    B & G : Vous faîtes souvent la promo du groupe Le Couleur sur votre page Facebook. Nous les avons interviewés par mail il y a quelques mois (cf. notre interview du groupe Le Couleur). Qu’est-ce-que vous aimez chez eux ?
    N : Rappelons déjà que French Fox a fait un des remixes qui figure sur l’EP « Sous Ma Jupe ». En fait, c’est le manager de Le Couleur, il s’appelle Julien Manaud. C’est aussi le directeur de Lisbon Lux Records, qui nous a signés pour Sous Ma Jupe en Amérique du Nord.
    C : On a vraiment sympathisé avec Le Couleur, et on est surtout très amoureux d’elle (ndlr la chanteuse de Le Couleur). On fait leur promo sur nos réseaux sociaux, on s’envoie des petits cadeaux par la Poste. Je viens de recevoir un truc en bois du Canada, hyper kitsch.
    N : T’as de la chance !

    B & G : Vous allez bientôt entrer en studio pour enregistrer un album. Tout est prêt ? Quelle sera la couleur de ce LP ?
    C : On a fait une première session d’enregistrement au mois de janvier, et on va faire la seconde session début mars. L’album sera produit par la Song Factory et Sans Sebastien. Et Caspian Pool est aussi derrière tout cela. Tout est prêt sur le plan de l’écriture, il me manque juste les paroles d’un refrain. Ce qui est important  c’est que cet album sera une vraie construction, pas une collection de chansons. On n’a pas fait de la récup’. Vous verrez, le titre de l’album est un bon résumé des morceaux qui le composent. Il y une ou deux thématiques, traitées sous différents angles. L’album évoquera la nuit en particulier.
    N : Pour la couleur… Je dirais bleu Klein, entre le bleu du jour et le bleu de la nuit.

    B & G : Quand la sortie de l’album est-elle prévue ?
    C : La sortie du single-teaser de l’album se fera normalement avant l’été. Et l’album sortira soit en fin d’année 2015, soit carrément début 2016. On a beaucoup travaillé, donc on n’a pas envie de sortir notre album comme ça, sans bien préparer la sortie derrière.

    B & G : On va finir l’interview avec le questionnaire « Dernier coup ». Dernier coup de blues ?
    C : Après tous mes cours de chant !
    N : Quand je me suis aperçu qu’un refrain d’une de nos nouvelles chansons ne marchait pas.

    B & G : Dernier coup de cœur ?
    C : Le musée d’Abba à Stockholm. J’ai adoré ! On a même pu chanter Dancing Queen avec les Abba en hologrammes.
    N : Il n’y a pas de vie sentimentale, pas de vie sexuelle non plus quand on écrit un album ! Mais j’ai quand même un coup de cœur : le dernier maxi de Le Couleur (ndlr EP « Dolce Désir »).

    B & G : Dernier coup de rouge ?
    C : Ce n’était pas hier soir pour une fois ! C’était devant la Cérémonie des Césars, c’était un bon coup de rouge. Je tiens à préciser que je suis scandalisé que Pierre Niney’ait eu le César face à Gaspard Ulliel ! Ça c’était le coup de gueule !
    N : Pour moi c’est plutôt un coup de blanc.


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  • Soirée "This is French Pop #1", le 10 avril 2015, au Pop In.

     

    Soirée "This is French Pop #1" : 10 avril 2015, au Pop In

    Nous avons le plaisir d'annoncer la première édition de "This Is French Pop", que "Little John's Pop Life" organisera au Pop In (105 Rue Amelot, 75011 Paris) le vendredi 10 avril prochain, à partir de 20h30. Il y aura trois excellents concerts (Alex Rossi + Sans Sebastien + DIGITALE SANGUINE). Et à partir de minuit, nous ferons un DJ Set 100% French Pop. Venez nombreux !

    Voici un petit avant-goût de la soirée :

    Alex Rossi - L’Ultima Canzone :

    Sans Sebastien - Sous ma jupe :

    Digitale Sanguine - Rythmes ‘Digitale' :


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