• Live Report – Soirée Klaxon, Guillaume Stankiewicz + Sarah Maison + Ricky Hollywood (Les Trois Baudets, 4 avril 2016)

    Par Baptiste PETITJEAN.

    Live report : Soirée Klaxon, Guillaume Stankiewicz + Sarah Maison + Ricky Hollywood (Les Trois Baudets, 4 avril 2016)

    Un peu comme les locaux des Trois Baudets, le set de Guillaume Stankiewicz est labyrinthique, sauf qu’on ne s’y perd jamais vraiment. On s’y égare seulement. Flanqué de deux musiciens sur scène, Guillaume Stankiewicz fait groover son dernier EP, faisant gentiment dériver son public dans une ambiance cotonneuse. Cet étourdissement s’accentue quand arrivent les morceaux L’Obscurité, L’Hiver, et Qui d’autre. Même s’il cite parmi ses influences majeures Townes Van Zandt – ce qui a tout de suite conduit certains à le mettre un peu trop hâtivement dans le même panier que le non moins talentueux Baptiste W. Hamon –, sa musique déborde le « socle folk » que Guillaume s’est façonné tout seul. Quelques minutes avant le concert, il nous confiait, lucide : « mon style, si j’en ai un, s’est construit très lentement, et assez tard. Mais aujourd’hui, je peux dire que Neil Young, pour la musicalité, et Dominique A, surtout, mais pas seulement, pour le chant en français, constituent les deux piliers de mon humeur artistique ». Le résultat, un deuxième EP mieux produit et plus fouillé, des mélodies et une atmosphère plus recherchées et ornées par un chant Morrisseyen, sans pour autant quitter le terrain des chansons que l’on fredonne, comme le remarquable titre éponyme de l’EP Sans cesse et sans bruit. « Un morceau assez simple, reconnaît Guillaume, modeste, qui est venu tout naturellement, en 2014 ; aussi naturellement que l’inspiration fut immédiate. En revanche, il s’agissait d’un morceau plus lent à l’origine, une ballade ». Bref, après une petite demi-heure de concert, quand les lumières de la salle se rallument et que celles de la scène s’effacent, on réalise que l’on a écouté de bien jolies chansons, propices, comme le souhaite Guillaume, à « provoquer une émotion simple et forte à la fois », une ivresse légère peut-être, voire une sorte de vertige, comme celui dont il avoue être parfois saisi lorsqu’il s’agit d’apprécier son propre travail.

    Sarah Maison, accompagnée d’elle-même, de son PC et de sa boîte à rythmes, ne nous a pas vraiment donné l’occasion de nous remettre les idées à l’endroit. Son set, conclu par les deux morceaux sortis sur son soundcloud, Décroche-moi et l’imparable Western arabisant, annonce de belles publications futures. Et on ne prendra pas trop de risques en suggérant que Sarah Maison pourrait être la version orientale d’un mélange de Pascale Borel, Lio et Catherine Ringer. Légèreté apparente, naïveté trompeuse… A suivre.

    Ricky Hollywood, pour terminer. Et quelle fin ! De fin il n’y en aurait d’ailleurs peut-être pas eu, si les Trois Baudets n’avaient pas eu cette idée étrange de couper le set de Ricky et de sa petite bande, au bout de huit ou neuf chansons exécutées grâce à un cocktail d’énergie, d’aisance et d’humour. L’amour peut-être symbolisant bien ce triptyque… Difficile de résister, tant elles sont irrésistibles, de retranscrire les paroles de ce morceau : « Si tu fais l’amour ce soir / Rappelle-toi ce refrain / allez vas-y fais-le bien / Pense à ton père / Pense à ton mère / Qui se sont données du mal pour toi ». Ricky n’oublie pas non plus d’être un artiste engagé, la preuve avec le titre Je ne te reconnais pas, sorti dans une compil’ de La Souterraine… Un vrai-faux second degré porté par des mélodies clinquantes et bien ficelées d’un côté, une section rythmique increvable de l’autre.

    Setlist Guillaume Stankiewicz (https://www.facebook.com/guillaume.stankiewicz/: San Francesco del Deserto > Sans cesse et sans bruit > Le temps que j'avais > L'obscurité > L'hiver > Qui d'autre >C'était vous, familiers.
    Prochain concert le 17 avril pour le Disquaire Day, aux Balades Sonores, Paris

    Setlist Sarah Maison (https://www.facebook.com/Sarah-Maison-118439544906001/) : Intro : Barachicha Bensalem Zig Zag > Torrent de Chaleur > Je Ne Peux Pas Te Voir > Dormir > Müzül > Décroche-Moi > Western Arabisant > Tu N'es Pas Là
    Prochain concert le 27 avril au Pop Up du Label, Paris

    Setlist Ricky Hollywood (https://www.facebook.com/Ricky-Hollywood-Service-de-D%C3%A9veloppement-Personnel-175205342533873/) : Je me sens mou > Le musicien > L'amour peut-être > Parti dans le passé > Prie pour moi > Onan > Je ne te reconnais pas > Tu te regardes > Poster Moderne
    Prochains concerts le 10 mai au Supersonic, Paris ; le 20 juin aux 36h de Saint Eustache, Paris


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  • Aline On Tour – En tournée électrique avec Aline
    Par Baptiste PETITJEAN.

    Un peu plus d'un mois après la sortie de leur deuxième album "La Vie Électrique" (cf. notre chronique) et au lendemain d'un excellent concert parisien à la Cigale, nous avons eu la chance de suivre le groupe Aline en tournée. Récit non censuré d'un voyage de Paris à Lyon en van Ducato, et entre Copains ...

    Aline On Tour

    9h31 > Je rejoins les Aline directement en bas de leur hôtel à quelques minutes du Métro Porte de Clichy. J'avais rendez-vous à 9h, mais le concert à La Cigale la veille et la soirée qui s'en est suivie m'ont contraint à me lever plus tard et moins en forme que prévu … Sans conséquence, puisque tous les protagonistes viennent de descendre de leurs chambres. Je monte à l'avant du van, et m'installe à la place située entre Tomy, ingé-son/chauffeur/maître du planning de la tournée des Aline, et Jérémy Monteiro, synthé et guitariste (rythmique) officiel sur Voleur et Tristesse de la Balance.

    9h32 > Romain Guerret, lunettes de soleil modèle Aviator, pantalon et veste en jean, T-Shirt « La Vie Électrique » jaune, cheveux en bataille – ou plutôt en guerre mondiale – interpelle la population du van : « On a des bouteilles d'eau ? Sinon, les choses vont devenir problématiques ... ». Seulement une toute petite bouteille dans le camion, pour six personnes … Je pars en tournée avec Aline !

    Aline On Tour

    9h33 > Romain Guerret a oublié son chargeur de téléphone à La Cigale, ce qui ne semble étonner personne à l'intérieur du van : à ce jour, il aurait annoncé avoir « égaré » plusieurs dizaines de fois son chargeur, sans oublier la « perte » régulière de son portefeuille.

    9h40 > Jérémy Monteiro allume la radio, il cherche la fréquence de Nostalgie, sans une hésitation. Le premier morceau du voyage nous redonne un peu d'énergie : Viens je t'emmène, de France Gall. Puis, s’enchaînent I Will Survive (Gloria Gaynor), qui ne fait pas vraiment l'unanimité parmi les membres du groupe, et Michèle (Gérard Lenorman), repris en intégralité, couplets et refrains, par Jérémy Monteiro et Romain Guerret.

    9h53 > « Incroyable », c'est la réaction de Romain Guerret retrouvant son chargeur de téléphone dans sa poche arrière gauche …

    10h07 > Je fais une découverte capitale : Jérémy Monteiro, encore lui, imite à la perfection et coup sur coup tout d'abord Claude François (sur Y'a le printemps qui chante) puis Renaud (Dès que le vent soufflera). Une nouvelle carrière lui tend les bras, c'est indiscutable.

    10h38 > Je discute avec Jérémy Monteiro de son autre projet musical, que je ne connaissais pas encore : Accident. Cela fait déjà plusieurs années, me dit-il, qu'il joue dans ce groupe qu'il a créé avec son cousin. Vert Bleu Noir, c'est le titre d'un des morceaux qu'il m'invite à aller écouter. Il me parle aussi de sa vie à Marseille, de son parcours pro, des disquaires chez qui il a travaillé, de ses études …

    10h57 > Nostalgie toujours à fond, mais Aline s'est endormie … Avec un petit sourire en coin, Jérémy Monteiro finit par me confier : « Je vais essayer de finir ma nuit », je comprends, je m'apprête à faire la même chose d'ailleurs. A l’arrière du van : Vincent Pedretti a minutieusement disposé un masque de sommeil sur son visage ; Romain Guerret a tenté de s'étendre, mais il est plié en deux, la tête presque au niveau du marchepied du van et les jambes tendues contre le siège du conducteur ; encore plus loin, profitant de plus de place, Arnaud Pilard recense les photos prises la veille par les fans et partagées sur les réseaux sociaux, et Romain Leiris, encore emmitouflé dans son caban bleu marine – alors qu'il fait pourtant très chaud ce jour-là – commence à piquer du nez. Il faut dire que le concert de la Cigale fut un succès, tant sur le plan technique que de l'ambiance, du point de vue du public comme de l'avis du groupe. Avant de s'endormir, Romain Guerret repense à cette jeune fille qui est spontanément montée sur scène sur Je Bois Et Je Puis Je Danse pour enflammer les planches d'une danse infernale … Comme le disait un peu plus tôt Vincent Pedretti, « les gens réagissent autrement sur cette tournée », Aline « a réussi à toucher un public plus large, plus jeune aussi ».

    Aline On Tour

    12h45 > Annonce funeste d'Arnaud Pilard : « Maintenant ça y est, on n'a plus d'eau ». Mais, hasard des choses, c'est à ce moment précis que nous longeons les usines de Kriter et de crémant de Bourgogne. « On n'a qu'à foncer dans l'usine et charger le van ... », suggère Jérémy Monteiro. Trop tard.

    13h01 > Arrêt sur l'aire d'autoroute de Beaune-Tailly, sur l'A6. Romain Leiris demande à un certain Kevin de l'accompagner au magasin ... Kevin n'est autre que Vincent Pedretti ; c'est son surnom au sein du groupe, référence à son côté ado turbulent et incontrôlable. Démonstration quelques minutes plus tard : il revient du magasin avec de l'eau, mais également avec un coussin en forme de ballon de rugby. Nous avons droit à une très bonne surprise : l'aire de repos héberge un Roi du Burger. Hop : nous embarquons huit menus dans le van. Au moment de redémarrer, nous réalisons que nous avons perdu de vue Quentin, qui s'occupe des lumières pendant les lives, élément crucial et qui joue beaucoup dans l'ambiance des concerts de la nouvelle tournée du groupe. Tomy : « Y'en a un qui peut appeler Quentin ? ». Romain Leiris : « QUENTIN ! ». Tomy : « Non mais l'appeler au téléphone ». Romain Leiris : « Ah. ». En fait, Quentin était resté planté dans le magasin.

    Aline On Tour

    13h40 > Nous ne sommes plus très loin de Lyon. Le van déborde d'emballages de burgers, de frites, de sodas … Le planning du Marché Gare prévoit une arrivée du groupe à 14h30. Nous sommes dans les temps.

    14h49 > Nous garons le van en bas des escaliers qui mènent à la salle de concert du Marché Gare. Tout le monde s'affaire à sortir le matériel, à charger l'ascenseur de diverses caisses et valises. Romain Leiris semble particulièrement impliqué dans cette tâche, j'ai le sentiment qu'il est le meilleur de la bande au Tetris … Arnaud Pilard souhaite commencer les balances au plus vite, il encourage Vincent Pedretti à commencer à monter sa batterie. « Plus Arnaud me dit d'aller vite, plus je suis lent », précise Kevin.

    Aline On Tour

    15h10 > Dans les loges, Jérémy Monteiro se prépare une « déconcoction » ; « c'est une décoction pour les cons c'est ça ? », se demande Romain Guerret. Ce dernier, pour se remettre en forme, allume une cigarette, et se lance dans une imitation parfaite de Philippe Duquesne, membre des Deschiens, qui imite Serge Gainsbourg.

    15H31 > Les balances démarrent. Romain Guerret se rend compte qu'il a oublié sa sacoche à médiators à la Cigale. « Étonnant … Tu veux qu'on retourne la chercher à Paris ? », siffle Romain Leiris, moqueur. Les Aline sont consciencieux pendant les réglages ; la qualité du son n'est pas une option plus ou moins pro, c'est une exigence artistique. Arnaud Pilard souhaite « à peine plus de voix » dans ses retours, « un poil moins de basse ». Le puzzle se met en place. Petite impro de la section rythmique. Ils sont pointilleux mais cela ne les empêche pas de se marrer : Romain Guerret teste sa voix en imitant Scooby-Doo.

    Aline On Tour

    Aline On Tour

    16H04 > Ce dernier – pas Scooby-Doo, Romain Guerret – repart en loge pour enfiler sa tenue de scène : la fameuse chemisette hawaïenne. Il revient sur scène juste après.

    16h44 > Fin des balances. J'ai pu assister à un concert privé d'Aline : Avenue des Armées / Mon Dieu Mes Amis / Avenue des Armées (bis) / La Vie Électrique / Les Résonances Cachées. Mais Romain Guerret n'est pas satisfait : il dit avoir un mauvais retour dans son casque, sur sa voix. Tomy finit par identifier le problème, c'est tout simplement l'oreillette du chanteur qui est endommagée. « Ah tu vois Tomy, il est pas pourri le vieux, il a encore l'oreille ! ».

    Aline On Tour

    17h02 > Retour dans les loges. Nous jouons quelques parties de baby-foot. Les équipes : Romain Leiris et Jérémy Monteiro contre Tomy et moi-même. Nous gagnons la première. Romain Leiris, manifestement mauvais perdant, ne comprend pas pourquoi « il n'arrive à rien avec ce baby ». Mais Vincent Pedretti donne une tentative d'explication à la « médiocrité » de Romain Leiris au baby-foot : « Il a été maltraité au collège à cause de ça, alors il s'est mis au billard … Mais il était tout aussi nul ». Malgré tout, nous perdons les deux parties suivantes … « Ah ben voilà, j'ai retrouvé mes repères », fanfaronne Romain Leiris. On ouvre quelques bières. Romain Leiris joue un peu de guitare. Vincent Pedretti est parti dans une pièce s'allonger et dormir un peu.

    Aline On Tour

    20h > Ouverture des portes du Marché Gare. Je m'installe au merch pour vendre les vinyles, les CD, ainsi que les badges et les T-Shirts d'Aline fraîchement livrés. Il y a toujours les bonnets et les écharpes confectionnés par la maman du chanteur, qui est d’ailleurs venue ce soir de Roanne avec ses petites nièces. A ce moment j'ai une pensée pour Jérémy Dervaux, fan historique d’Aline (ou plutôt des Young Michelin), et compagnon de route qui s’occupe souvent du stand de merchandising – comme c’était le cas la veille à La Cigale. Jérémy et Aline, c'est un peu l'illustration en paroles et en images du morceau Les Copains

    21h44 > Le groupe en première partie, The Rebels Of Tijuana, joue justement une reprise des Copains, pour finir sa setlist. Rien de mieux pour lancer Aline.

    22h03 > C'est parti. Le Marché Gare convient tout à fait à ce type de concerts : la salle diffuse la tension de la scène vers le public et la conserve. Cette force grandit … Ce qui débouche sur une deuxième partie de concert survoltée, avec l’enchaînement Elle M'Oubliera et Promis Juré Craché. Les Éclaireurs ne sont pas loin non plus, arrivant en 1er rappel, juste derrière Plus Noir Encore, morceau en apesanteur dub, juste avant le classique et printanier Teen Whistle.

    Aline On Tour

    23h47 > J'ai remballé tout le merch. Je suis content car je n'ai pas perdu un centime de la caisse et de l'énorme recette de la veille à La Cigale ! Une cinquantaine de personnes ont été conviées à prolonger la soirée dans les loges avec le groupe. J'ai le souvenir du brouhaha mélangé à la fumée de centaines de cigarettes ...

    00h46 > Quentin et Romain Leiris commencent à redescendre le matériel et à charger le van. Intuition confirmée : Romain Leiris est un pro du Tetris !

    01h18 > Nous nous retrouvons tous en bas de la salle. Je remercie chacun des membres du groupe, sans oublier Tomy et Quentin, de m'avoir invité à les suivre en tournée, loin des Angles Morts de Paname, qui ne m'en voudra pas de l'avoir délaissée pour un soir. On se dit « A la prochaine ». Je vois les gars d'Aline s'éloigner dans la nuit lyonnaise, vers le quartier aussi moderne que glacial de Confluences. Je pense au livre d'Irvine Welsh, « Glue », dont le titre n'évoque pas seulement le solvant dont abusent les personnages, mais aussi cette colle métaphorique qui fait que cette bande de quatre amis préservent leur lien d'amitié à travers le temps. La colle, Mon Dieu Mes Amis, là est l'essentiel. C'est ce qui fait qu'on est potes, qu'on se comprend. C'est ce qui fait qu'on ne veut jamais se quitter trop longtemps. C’est ce qui fait qu’on attend le prochain concert d’Aline.

    Setlist La Cigale (Paris, le 8/10/2015) : Avenue Des Armées > Les Angles Morts > Les Résonances Cachées > Chaque Jour Qui Passe > Voleur > Tristesse De La Balance > La Vie Électrique > Je Bois Et Puis Je Danse > Mon Dieu Mes Amis > Les Mains Vides > Une Vie > Elle M'Oubliera > Promis Juré Craché > Plus Noir Encore. Rappels : Les Éclaireurs > Les Copains.

    Setlist Le Marché Gare (Lyon, le 9/10/2015) : Avenue Des Armées > Les Angles Morts > Les Résonances Cachées > Chaque Jour Qui Passe > Voleur > Tristesse De La Balance > La Vie Électrique > Je Bois Et Puis Je Danse > Mon Dieu Mes Amis > Les Mains Vides > Une Vie > Elle M'Oubliera > Promis Juré Craché > Plus Noir Encore. Rappels : Les Éclaireurs > Teen Whistle

    Pour suivre les actualités du groupe et être informés de leurs prochains concerts, n'hésitez pas à cliquer sur les liens ci-dessous :

        - Twitter : https://twitter.com/alinefrenchband (@alinefrenchband)
        - Facebook : https://www.facebook.com/alinefrenchband
        - Page internet : https://alinemusique.wordpress.com/


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  • 03 juin 2015 (20h), La Bellevilloise (19-21 Rue Boyer, 75020 Paris) : Soirée « Livre Unplugged » dédiée au Post-Punk, avec Pierre Mikaïloff, co-auteur avec Pierre Terrasson, de « Post-punk - 1978-85 » (Éditions Carpentier, 2015), et le groupe Thesaintcyr.

    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Live report : Soirée « Livre Unplugged » Post-Punk, avec Pierre Mikaïloff et The Saintcyr (03 juin 2015)

    Tout d'abord, bravo à Lauren MALKA, programmatrice et journaliste freelance, et à Pierre KRAUSE, responsable éditorial chez Babélio, un réseau social de lecteurs, qui ont eu une excellente idée, pourtant évidente : associer musique et littérature musicale ! En 2012, ils organisent leur première soirée « Livre Unplugged » au Pop In, sur Jimi Hendrix et avec la participation de Jean-Pierre Filiu (auteur de "Jimi Hendrix, le gaucher magnifique" (Mille et Une Nuits, 2008) et du guitariste de Pirates Of Neptune, Max L’Astro Man.

    C’est Lauren MALKA qui a pensé à ramener ce concept dans ses bagages : « Quand j’étais à Chicago, j’avais assisté, raconte-t-elle,  à des soirées pendant lesquelles on pouvait à la fois boire un verre ou diner, mais aussi écouter de la musique, des lives, du cabaret ou des présentations de livres, parfois des sketches. C’est finalement typiquement le type de soirée qu’on a envie de voir à Paris… C’est pour cela que l’on s’est lancé. ».

    Le principe de ces soirées est le suivant : un biographe ou un journaliste et un groupe de musique montent un spectacle, composé de lectures, d’échanges et de concerts de reprises, pour dresser le portrait musical d’un artiste ou d’un courant. Lauren MALKA et Pierre KRAUSE ne chôment pas : « On a déjà fait une soirée consacrée à Bob Dylan, à David Bowie. On a aussi organisé des événements dédiés au jazz, sur Nina Simone, Django Rheinardt. Et Billie Holiday. ».

    Live report : Soirée « Livre Unplugged » Post-Punk, avec Pierre Mikaïloff et The Saintcyr (03 juin 2015)

    Revenons maintenant à la soirée du 3 juin. Pierre MIKAILOFF et le groupe Thesaintcyr nous ont brillamment fait voyager dans le Londres, le New-York et le Paris de la fin des années 70 et du début des années 80. Avec beaucoup d'humour et de passion, Pierre MIKAILOFF nous a ainsi dressé un panorama complet de ce qu'on a appelé le post-punk, mais qui regroupe en fait des courants très différents. Ce panorama a été illustré musicalement par le groupe Thesaintcyr, accompagné de Pierre MIKAILOFF à la guitare. Formé de Flora FISCHER, Sébastien CREPINIOR, et José CREPINIOR, le groupe aux influences new wave et cold wave a ainsi joué avec énergie et intensité sept reprises et deux morceaux de leur répertoire.

    Ce voyage spatio-temporo-musical a donc naturellement commencé avec PIL fondé par John Lydon (ex Rotten) sur les ruines des Sex Pistols, arrivés au bout du concept punk. Nous avons ensuite croisé Siouxsie Sioux issue du noyau dur de fans des Sex Pistols, les jeunes gens modernes du Rose Bonbon parisien (Taxi Girl ou encore Suicide Romeo), les hérauts de la French Pop (Elli & Jacno et Etienne Daho). Nous avons pu nous rendre compte de la diversité du post-punk : des groupes comme Eurythmics pour qui l'image et les visuels étaient très importants ; la no wave new-yorkaise de James Chance, entre rock extrême à la Stooges, jazz et art brut ; la pop synthétique de Frankie Goes To Hollywood, créature de laboratoire du producteur Trevor Horn et du journaliste Paul Morley.

    Live report : Soirée « Livre Unplugged » Post-Punk, avec Pierre Mikaïloff et The Saintcyr (03 juin 2015)

    Bien sûr, les deux groupes emblématiques de cette période ont été évoqués. Le premier, Joy Division, fut formé suite au concert quasi mythologique des Pistols à Manchester, puis, après le suicide du chanteur Ian Curtis, se réincarna en New Order, qui fusionnera le rock et la dance, les guitares et les synthés, et sans qui ni la cold wave ni Madchester n'auraient vu le jour. Le second, The Cure, est le groupe de Robert Smith, qui arrivera à créer une synthèse parfaite entre  minimalisme sec et tendu (10:15 Saturday Night), (A Forest), expérimentations sonores (Pornography), et tubes pop imparables (In Between Days, Close to Me).

    Pour en savoir plus sur ces groupes et cette période, on vous recommande vivement le livre de Pierre MIKAILOF et Pierre TERRASSON, « Post-punk - 1978-85 » aux éditions Carpentier.

    Setlist :
    1) Siouxsie and the Banshees : Israël

    2) Thesaintcyr : No tears, no work

    3) Joy Division : Atmosphere

    4) Eurythmics : Take me to your heart

    5) Thesaintcyr : Sometimes

    6) Etienne Daho : Le grand sommeil

    7) PIL : This is not a love song

    8) Frankie Goes To Hollywood : Black night white light

    9) The Cure : Push


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  • « This Is French Pop #1 » – 10 avril 2015 – Le Pop In (105, rue Amelot – 75011 Paris).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.
    Photos par Olivier Rebecq.

    Comme tous les moments heureux, la première édition de « This Is French Pop » nous a semblé bien trop courte. D'autant plus courte que l'on observe le foisonnement des groupes de Pop en France depuis quelques années, et son accélération depuis quelques mois ; le moment revêt donc quelque chose de jubilatoire, tant le paysage pop indé est en plein boom.

    En parlant de boom, nous avons trois raisons de nous souvenir de la boum que nous avons organisée au Pop In le vendredi 10 avril dernier. La première, c'est justement qu'il s'agissait d'une première ! Du début à la fin – c'est-à-dire depuis que nous nous sommes lancés dans ce projet, jusqu'à la dernière seconde du DJ Set, en passant par la rencontre des groupes au programme et les interviews qu'ils nous ont accordées – nous nous sommes délectés de chaque instant, avons profité de chaque étape.

    La deuxième raison tient au fait d'avoir pu organiser cet événement au Pop In, un lieu qui dès sa création il y a plus de 18 ans représente bien plus qu'un bar-salle de concerts : c'est une maison où chacun peut combler les espaces vides, où chacun peut trouver un petit peu de lui-même, où chacun peut venir presque chaque soir écouter de la musique live, comme une nécessité... Alors voir nos affiches collées tout à côté de M. Chat – le chat de l'artiste franco-suisse Thomas Vuille – un peu comme si notre Marie-Antoinette discutait avec le Chat du Cheshire d'« Alice aux Pays des Merveilles », ça n'a pas de prix.

    La dernière raison, la plus importante : tout simplement les trois concerts qui ont eu lieu. Compte-rendu. Digitale Sanguine pour commencer. Premier concert à Paris pour le melody-maker Mehdi Naili depuis l'International il y a un an et demi et quelques mois seulement après son installation en région parisienne. Etant donnée la qualité des morceaux, le potentiel tubesque de la plupart d'entre eux, qu'il s'agisse des chansons plus anciennes (L'Amour A Mort, Rythmes 'Digitale', Etranges Mélodies), ou bien des nouveaux morceaux (C'Est Quoi Ma Vie ?, Le Prince De La Ville) [1], ce premier concert a donné le ton : soleil au beau fixe, aucun nuage à l'horizon. Comme dans leur dernière chanson, on a fermé les yeux et on a dansé ! Digitale Sanguine est lancé, on souhaite la sortie d'un EP pour très bientôt !

    Sans Sebastien ensuite. Cyril Briere, Nicolas Magenham et Laurence Guatarbes ont donné un aperçu des morceaux qui figureront dans l'album dont ils viennent de terminer l'enregistrement à Annecy, et qui devrait sortir en fin d'année. En comparaison des « acidélurés » Champagne et Sous Ma Jupe, et de leur chorégraphies disco-pop, les nouveaux morceaux sont plus vaporeux, presque diffus, comme soumis à une insaisissable conditionnalité. On pense à La Fête Est Triste, Du Soir Au Matin, et surtout le prochain single Pacific, dont le clip devrait sortir avant l'été. Des chansons évoquant le passage du jour à la nuit : les Sans Sebastien donnent eux-mêmes la couleur bleu Klein à ce prochain LP.

    Alex Rossi pour finir. Plusieurs concerts en un. Une première partie Alex, avec Chair Et Canon, Au Taquet A Hautacam. Une deuxième partie Rossi, avec Ho Provato Di Tutto et L'Ultima Canzone. Et une dernière partie sauvage, punk, et d'une immense générosité, pendant laquelle Alex et Dominique Pascaud, guitariste imperturbable, ont fusionné avec le public, qu'on ne pouvait plus arrêter de chanter : on a refait deux fois Je Te Prends et trois fois L'Ultima... [3] Tout le monde regardant dans la même direction, les mêmes mots à la bouche... Quand la perte de repères devient une boussole. Seul Alex est capable de créer cela, de tracer un chemin, aussi sinueux soit-il, sans rien ôter à la fulgurance de ses morceaux.

    Merci à Denis, du Pop In, qui nous a donné l'opportunité d'organiser cette première édition chez lui, et qui nous a beaucoup aidés ! Ensuite à Clémence, qui a conçu l'affiche qui servira maintenant de base à nos prochains événements. Enfin à tous les artistes et musiciens, à Quentin l'ingé son, et à tous les copains qui nous ont encouragés et qui sont venus le 10 avril !

    [1] Set list Digitale Sanguine : J'Inspire Et Je Respire > Rythmes 'Digital' > Etranges Mélodies > L'Amour A Mort > Par Coeur > C'Est Quoi Ma Vie > Ma Ville > Le Prince De La Ville > J'Ferme Les Yeux Et J'Danse.

    [2] Set list Sans Sebastien : Gorbatchev > Chaque Jour > Champagne > Pacific > Pop Love > Loin D'Ici > Sous Ma Jupe > La Fête Est Triste > Du Soir Au Matin.

    [3] Set list Alex Rossi : Chair Et Canon > Au Taquet A Hautacam > L'Ultima Canzone > Je Te Prends > Ho Provato Di Tutto > Bis Je Te Prends > Bis L'Ultima Canzone.

    Vous pouvez retrouver les interview d'Alex Rossi, de Sans Sebastien et de Digitale Sanguine en cliquant sur les liens suivants :

      - Interview d'Alex Rossi : http://ljspoplife.eklablog.com/interview-d-alex-rossi-10-mars-2015-a115190690

      - Interview de Sans Sebastien : http://ljspoplife.eklablog.com/interview-de-sans-sebastien-24-fevrier-2015-a114991154

      - Interview de Digitale Sanguine : http://ljspoplife.eklablog.com/interview-de-digitale-sanguine-6-mars-2015-a115058290


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  • Cassette Day – Midnight Special Records. Dimanche 15 février 2015, à partir de 18h30.
    Par Baptiste Petitjean.

    Live Report : K7 Day Midnight Special Records (15 février 2015)

    Tous les ingrédients étaient réunis pour que le Chili con Carne préparé par Victor Peynichou remplisse nos ventres affamés, mais surtout pour que la première édition du Cassette Day de Midnight Special Records soit une belle manière de terminer un week-end, ou d’entamer une semaine, c’est selon… Il y avait même une équipe de télé venue spécialement capter quelques images des concerts, mais aussi poser LA question existentielle aux participants : « Pourquoi acheter une cassette audio aujourd’hui ?! ». Il est vrai que le support ne sent pas vraiment bon la modernité. Les réponses sont multiples mais tournent toutes autour de l’aspect collector de l’objet et du prix (bien moins élevé que pour un vinyle ou pour un CD).

    Sur une scène dressée dans la salle principale, parée de quelques draps et balisée par deux sabres laser diffusant une lumière crue, orange et blanche, la soixantaine de présents ont pu déguster quatre savoureux mini-concerts.

    Pour commencer, l’indispensable Kim Giani, bien connu de nos services. Des trois morceaux interprétés « banjo solo », on retient notamment la reprise de Clarence Williams en tout début de set, Baby Won’t You Please Come Home, ainsi que Soldiers Of Creation. L’alliance de ce timbre si particulier du banjo, tendu et plein en même temps, à la voix douce, laineuse et ‘Murdochienne’ de Kim  : un régal. Il finit par interpréter avec Baptiste W. Hamon un morceau que celui-ci lui a écrit, « une commande » nous apprend Kim : Three Thousand Times A Day, la transition est parfaite pour le passage de l’homme à la casquette Chablis, dont les cheveux christiques dépassent chaque semaine un peu plus. Il est toujours autant habité par ses chansons ; le français étant devenu progressivement la langue d’écriture principale. Hervé et Comme La Vie Est Belle – Baptiste précisera « Rassurez-vous il ne s’agit pas d’une chanson joyeuse, le titre est trompeur » – sont deux excellentes clés d’entrée dans son monde. Elles figurent dans la cassette « Baptiste W. Hamon / Cléa & les Coquillages "Home Recording" » parue en 2011.

    Après un court entracte, le temps de se sustenter et de boire un coup, la soirée reprend avec SEXTAPE, que Malvina Meinier présente comme « un projet reprenant les univers et les influences musicales des uns et des autres (Michelle Blades, Marius et Victor Peynichou font aussi partie de la formation), le tout visant à réaliser une alchimie »… Ambitieux et pleins de promesses, les différents morceaux joués ce soir-là sont de petites pépites, en particulier un extrait du premier album de Malvina Meinier « The Wise One » (2012) : Covered In Silence, ou quand une chanson calme vous percute, quand une voix alternativement grave et cristalline, baroque, vous déchire. Son deuxième album, « Home », sortira le 23 mars ; impatience est un mot bien faible. Ses fidèles pourront venir à la release party le 26 mars à l’Eglise Saint-Eustache.

    Et pour finir : Llullaillaco, un des premiers groupes produits par Midnight Special Records, ostensiblement heureux de rejouer en public quelques morceaux extraits de leur collection de 6 chansons sortie en 2011 (http://midnightspecialrecord.bandcamp.com/album/llullaillaco-freckles). La comparaison avec Vampire Weekend semble inévitable, même si la basse y est plus imposante, surtout sur le morceau Golem. Changement de style en fin de set avec Minneapolis interprété en solo par Dylan Collins, parfait pour repartir des locaux de Midnight Special Records avec le sourire et la certitude que ce label audacieux possède de nombreuses vertus.

    Les cassettes de Midnight Special Records, en vente sur le site http://www.midnightspecialrecords.com/ :
    - Baptiste W. Hamon / Cléa & les Coquillages "Home Recording" // Midnight Special Records 2011
    - Llullaillaco/Freckles "Llullaillaco/Freckles" // Midnight Special Records 2011
    - "Apartment Sessions" Various Artist (La Femme, Caandides etc) // Midnight Special Records 2012
    - "Train Tracks" Various Artist (Kumisolo, Dick Turner, Cléa Vincent) // Midnight Special Lab 2013
    - My Jazzy Child "Camarade Violence" // Clappping Clapping Music 2014
    - KIM "Banjo Tape" // Equilibre Fragile 2015
    - Sex Tape "USA Tour" // Midnight Special Lab 2014
    - Ashtray "Bumblebee" // Midnight Special Records 2014
    - "Supermarket Music (Electronic Music from Australia)" Various Artist // Midnight Special Lab 2015

    Les setlists de la soirée :
    Kim : Baby Won’t You Please Come Home (Clarence Williams) > Soldiers Of Creation (Kim Giani) > When You Came Back In Town To Start Over A New Life (Valérie Hernandez/Kim Giani) > Three Thousand Times A Day (Baptiste W. Hamon)

    Baptiste W. Hamon : Le temps passe > Hervé > Second Lover's Lament > Comme la vie est belle

    SEXTAPE : Walk (par Ashtray, Marius) > The Wise One (par Malvina Meinier) > Kim's Poem (par Michelle Blades) > Haga (Money Jungle, Victor Peynichou) 5 - Covered in Silence (par Malvina Meinier) > Risk Fruit (par Michelle Blades)

    Llullaillaco : Tonight We Eat Snails > Golem > Lamanti > LLuLLaiLLaco > Minneapolis


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